La Commission européenne recommande aux États membres la mise en place de la validation des apprentissages “non formels"
La Commission européenne a annoncé le 5 septembre dernier qu'elle recommandait aux États membres qui n'ont pas encore instauré de système de “reconnaître les aptitudes acquises en dehors de l'école et de l'Université". D'ici 2015, ceux-ci devront ainsi établir des “systèmes nationaux de validation de l'apprentissage non formel et informel", autrement dit un système de validation des acquis de l'expérience.
Par Sandrine Guédon - Le 16 septembre 2012.
“Ces systèmes permettraient aux citoyens d'obtenir une qualification, complète ou partielle, sur la base d'aptitudes et de compétences acquises en dehors de l'enseignement formel", explique la Commission, citant l'exemple de la France, mais aussi de la Finlande, du Luxembourg et des Pays-Bas. “En France, souligne-t-elle, toutes les qualifications, à l'exception de celles des professions réglementées comme médecin, dentiste, vétérinaire et architecte, peuvent être obtenues par la validation d'un apprentissage non formel ou informel". Et d'expliquer que “les intéressés doivent fournir des informations sur leurs expériences d'apprentissage et les aptitudes ou compétences acquises. Un jury d'experts nommé par le ministère concerné peut alors attribuer une qualification entière ou partielle". Un système proche de celui mis en place au Luxembourg.
Aux Pays-Bas, rappelle la Commission, il est possible, dans le cadre d'une candidature à un emploi ou pour obtenir une reconnaissance “formelle" auprès d'un comité d'examen, de soumettre une description de ses expériences à un organisme reconnu, délivrant des “certificats d'expérience". En Finlande, la législation en matière d'enseignement permet la validation des expériences dans de nombreux domaines de l'éducation et pour bon nombre de niveaux.
Stratégie pour l'emploi
“Cette proposition a pour but d'accroître les possibilités d'emploi, en particulier pour les jeunes chômeurs et les personnes possédant peu de qualifications formelles, comme les travailleurs âgés et peu spécialisés. Elle vise également à faciliter l'accès à l'enseignement supérieur, notamment pour les étudiants adultes", précise la Commission. Selon Androulla Vassiliou, commissaire à l'éducation, à la culture, au multilinguisme et à la jeunesse, “il est essentiel que l'Europe développe la bonne combinaison d'aptitudes et de compétences pour renforcer la compétitivité, la prospérité et l'inclusion sociale, dans un contexte de chômage élevé et de croissance économique faible".
La proposition de la Commission entre dans le cadre des initiatives “Europe 2020 - Une stratégie pour des compétences nouvelles et des emplois" (qui a pour but de porter à 75 % le taux d'emploi des 20 à 64 ans d'ici à 2020), et “Jeunesse en mouvement". Elle vient compléter le cadre européen des certifications (CEC), qui facilite la validation de l'“enseignement formel", et devrait être adoptée par les ministres de l'Éducation et de la Jeunesse, les 23 et 24 novembre prochains.