Les fables de La Fontaine : une “source pour un management efficace" ?
Par Knock Billy - Le 01 juin 2012.
Quels rapports peuvent exister entre les fables de Jean de la Fontaine et le management en entreprise ? C'est la question originale à laquelle a tenté de répondre Jean Grimaldi d'Estra, directeur pédagogique pour la formation continue de l'Édhec (École des hautes études commerciales) et ancien directeur des ressources humaines, lors d'une rencontre “Cycle pour dirigeants" organisée le 4 mai par l'entité de formation continue du groupe Édhec [ 1 ]Édhec Management Institute propose un programme de formation complet sur ce thème. .
“Le fabuliste peut nous inspirer, nous corriger, a assuré le directeur associé de Formadi. Il touche tout ce qui est humain : passions, intérêts, désirs, etc. En cela, le management peut puiser quelques leçons de sagesse !" Or, ce dernier “a pris une coloration plus gestionnaire, avec pour conséquence la création d'une « génération mécanique », accordant peu d'intérêt à l'humain au sein de l'entreprise. Il semble y avoir, à nouveau, des attentes très fortes de la part des salariés, demandant de les remettre au cœur des organisations". Face à cette nouvelle donne, l'aide qu'apporte Jean de la Fontaine à travers ses 240 fables est “précieuse".
Et de proposer, en 240 “leçons", de se former au management par des histoires (“car la plupart des personnes apprennent par le concret"), par des modèles (“les 469 personnages des fables impliquées dans 66 thèmes majeurs répartis en 12 livres nous donnent à penser aux différentes typologies de réactions humaines") et par le “détour" (“permettant de penser à soi, de s'interroger sur soi-même face à la situation de travail"). Bien sûr, les fables permettent de “mettre de la distance avec la réalité", car leurs personnages animaux ne brusquent pas. Offrant ainsi la liberté pour toute analogie avec des situations réelles.
Jean Grimaldi d'Estra distingue, dans les fables, trois grandes familles de thématiques de management : le développement personnel (la conviction, la discipline et la “dictature de l'urgence"), le “management personnel" (l'art de la décision, le “casting" essentiel au sein de l'entreprise, l'écoute et l'observation), et le “management collectif" (la notion de bien commun, les alliances pour accroître l'impact de son entreprise sur le marché, la gestion de la coopération sur des domaines transverses et la concertation). De quoi secouer ses certitudes et prévenir “les révoltes passives et de désengagement".
Le management vu par La Fontaine
L'âne portant des reliques : contre les illusions lors de l'accès à un poste ;
Conseil tenu par les rats : nombreux sont les conseillers, l'action est plus rare ;
Le laboureur et ses enfants : ce n'est pas l'objectif immédiat qui fonde
la performance durable ;
La laitière et le pot au lait : les business plans font toujours rêver... ;
Le lièvre et la tortue : rien ne vaut la constance dans les objectifs ;
Les membres et l'estomac : le souci du bien commun est la clé de la pérennité ;
Le lion et le rat : chacun concourt à la réussite et au salut de l'équipe ;
La grenouille qui veut se faire aussi grosse qu'un bœuf : l'ambition ne peut abolir le principe de réalité ;
Le cheval et l'âne : le manque de coopération conduit à l'échec ;
Les animaux malades de la peste : la position hiérarchique ne devrait pas rendre intouchable.
Notes
1. | ↑ | Édhec Management Institute propose un programme de formation complet sur ce thème. |