Sécurité privée - L'obligation de certification pèse sur les employés

Par - Le 16 février 2012.

Le Céreq vient de rendre public un panorama du recrutement et de la formation au sein des polices nationale et municipale et de la gendarmerie d'une part, et des entreprises de sécurité privée de l'autre. Il y apparaît notamment que les effectifs ont connu une hausse de 140 % en moins de vingt ans.

La synthèse permet de constater l'existence d'un univers quelque peu désorganisé, aux modalités et aux critères de recrutement à la discrétion des entreprises, malgré la pression créée par l'obligation de certification qui pèse sur l'employé. Tout professionnel doit justifier de son aptitude professionnelle par la détention d'une certification. La profession s'est dotée depuis 2008 d'un CQP ainsi que de plusieurs titres professionnels enregistrés au RNCP.

Cette offre est tournée vers la formation continue. Les personnes recrutées sont en majorité débutantes, peu diplômées ou qualifiées, sur des métiers pénibles et mal rémunérés. Beaucoup possèdent d'ailleurs une expérience professionnelle dans un autre secteur, mais font des emplois de la sécurité bien souvent des emplois refuges “assimilables à des espaces de relégation professionnelle". La professionnalisation est donc un enjeu fort. L'État a d'ailleurs mis en place en décembre 2010 une Délégation à la sécurité privée (Disp), chargée de contribuer à la professionnalisation de ces métiers, avant que ces troupes de la “sécurité profitable" ne deviennent aussi nombreuses que celles des policiers et des gendarmes.

La synthèse conclut que “l'évolution ne se fera pas sans concertation étroite entre les représentants de la branche et les certificateurs publics, mais aussi avec les représentants des salariés".