Insertion : des diplômés plus égaux que d'autres

Par - Le 17 juin 2012.

La massification de l'enseignement supérieur a permis à plusieurs générations d'étudiants d'accéder à l'Université. Sont-ils parvenus à s'insérer sur le marché du travail ? Oui, mais à la triple condition d'avoir terminé leur cycle d'études, obtenu leur diplôme, ainsi que d'être issus d'une formation cotée. “Les inégalités de réussite se sont simplement translatées vers le haut" : cette analyse que faisait l'économiste Thomas Piketty en 2006 sur les conséquences de la massification de l'enseignement supérieur est plus que jamais d'actualité, vingt-sept ans après l'injonction “80 % d'une classe d'âge au bac". Même si l'expansion universitaire donne l'illusion de possibilités d'insertion sur le marché du travail, la probabilité d'avoir un emploi à la sortie des études est corrélée au niveau et au type de diplôme obtenu, selon Julien Calmand et Dominique Épiphane, du Céreq [ 1 ]“L'insertion professionnelle après des études supérieures : des diplômés plus égaux que d'autres." Formation emploi n° 117.

Par ailleurs, la “reproduction des élites" est une réalité : l'origine sociale a un effet significatif sur l'accès aux professions intermédiaires et cadres. Ainsi, 94 % et 93 % des jeunes sortant respectivement du collège et de la première année de CAP ou de BEP en 2004 avaient un père non cadre ; 55 % de ceux qui sortaient diplômés d'une école de commerce à bac + 5 et 52 % de ceux qui étaient titulaires d'un doctorat étaient fils de cadres.

Autre facteur de différence entre les étudiants : le choix de l'orientation. Notamment, les licences ou les masters professionnels ouvrent plus de débouchés que les licences ou masters disciplinaires. Toutes filières confondues, plus de 61 % des jeunes sortant de master professionnel sont cadres trois ans après la fin de leurs études.

Notes   [ + ]

1. “L'insertion professionnelle après des études supérieures : des diplômés plus égaux que d'autres." Formation emploi n° 117.