Emplois d'avenir - La formation, “pour préparer la sortie" des jeunes

Par - Le 01 octobre 2013.

“Il y a eu du retard à l'allumage", a
consenti Jean-Marc Germain, rapporteur
de la mission d'information de
l'Assemblée nationale sur la mise en
oeuvre de la loi portant création des
emplois d'avenir, lors de la remise de
son rapport le 17 septembre [ 1 ]Voir les auditions, L'Inffo n° 840, p. 6., précisant
ensuite qu'il y avait 51 700 emplois
d'avenir signés sur l'ensemble du territoire
(hors emplois de professeur qui
sont de près de 4 000).

“Est-il possible d'atteindre la barre
des 100 000 avant la fin de l'année ?
La barre est haute, [mais] il y a une
pression amicale !", a-t-il indiqué, pre
nant alors les chiffres de “la meilleure
semaine" en termes de signatures et
fait une extrapolation pour parvenir à
104 000 signatures à la fin de 2013. Il a
noté “un ressenti très positif du dispositif",
indiquant que 85 % des emplois
d'avenir sont consacrés à des jeunes de
niveau VI (c'est-à-dire sans formation
allant au-delà de la scolarité obligatoire).
Le taux de rupture est de 3 %, ce
qui est faible.

En revanche, le rapport confirme l'existence
d'importantes différences entre
les Régions. Certaines d'entre elles ont
pratiqué “un abondement financier très
efficace", qui ont pu notamment contribuer
à des “effets d'aubaine", notamment
pour certains emplois marchands.
Autre confirmation, le dispositif n'a
pas trouvé son public dans les zones
urbaines sensibles. “Il faut redéfinir
les objectifs pour les Zus", a plaidé
le député PS Jean-Patrick Gille, qui a
également demandé “aux grosses collectivités"
ou structures d'État, parfois
trop hésitantes, à s'approprier ce dispositif.
“Il existe une frilosité, pour ne
pas dire une prévention par rapport à
ce public", a-t-il déploré.

La mission a pointé la formation, inhérente
au dispositif et parfois oubliée.
Les parlementaires qui se sont exprimés
sur le rapport ont insisté sur son
importance. Elle devra donc être envisagée
d'une manière plus exigeante
“pour préparer la sortie" des jeunes.
D'ailleurs, la question d'une “concurrence"
entre dispositifs d'emplois
aidés se pose, notamment avec l'apprentissage
et l'alternance.

NE PAS “ALOURDIR LA FACTURE"

Le groupe UMP de l'Assemblée nationale s'est exprimé lors du débat qui
a suivi le rapport de la mission. Isabelle Le Callennec, députée d'Illeet-
Vilaine, a stigmatisé le coût : “2,27 milliards d'euros pour 2013,
auxquels on peut ajouter le coût des 440 000 contrats aidés. Certaines
des propositions du rapport alourdissent la facture." Pointant également
le “risque de pénaliser les autres mesures en faveur de l'insertion
professionnelle des jeunes, notamment l'apprentissage et l'alternance.
L'effet d'éviction ou de concurrence entre les dispositifs est avéré".
Isabelle Le Callennec a aussi exprimé son “étonnement de voir figurer
dans ce texte la création de 6 000 emplois d'avenir professeur, qui n'ont
rien à voir avec les emplois d'avenir et créent une certaine confusion".

Notes   [ + ]

1. Voir les auditions, L'Inffo n° 840, p. 6.