Garantie jeunes - La première vague est actuellement déployée
Par Benjamin d'Alguerre - Le 16 septembre 2013.
Jean-Marc Ayrault l'avait annoncé
le 12 août, la “garantie jeunes" est
expérimentée dans dix départements, test à partir de ce mois de
septembre, et concerne, dans un
premier temps, 10 000 jeunes. À
l'origine de ce dispositif, un rapport
de Catherine Barbaroux [ 1 ]Ancienne DGEFP, actuelle présidente de
l'Adie (association pionnière du microcrédit
en France). et de
Jean-Baptiste de Foucauld [ 2 ]Ancien conseiller de Jacques Delors
lorsqu'il était ministre des Finances.
Commissaire au plan de 1992 à 1995., établi
à l'occasion des travaux préparatifs
de la conférence nationale contre la
pauvreté et pour l'inclusion sociale
(des 11 et 12 décembre 2012). Des
travaux qui tiraient alors la “sonnette
d'alarme" sur la précarité des
jeunes âgés de 18 à 25 ans sortis du
système éducatif sans qualification
et non éligibles aux minima sociaux
tels que le RSA.
Contrat d'engagement réciproque
À la suite de ce premier rapport et
dans le cadre de la mise en oeuvre
du plan contre la pauvreté, le
Premier ministre avait, par la suite,
chargé un groupe de travail, présidé
par la DGEFP Emmanuelle Wargon
et l'économiste Marc Gurgand, de
la rédaction d'un second document
visant à établir le mode d'emploi de
cette “garantie jeunes" à destination
des publics les plus vulnérables
(moins de 25 ans, sans qualification,
formation ou emploi, isolés et en
grande précarité). Le principe ?
Permettre à ces publics en situation
difficile de disposer de l'équivalent
du RSA (483 euros pour une personne
seule) avant leur vingt-cinquième
anniversaire, en échange de la
signature d'un contrat d'engagement
réciproque avec leur Mission locale,
laquelle les suivra dans le cadre d'un
“accompagnement intensif" donnant
lieu à des propositions régulières de
formation ou d'emploi.
À terme, 100 000 jeunes par an
Cette première expérimentation
concerne donc 10 000 jeunes, répartis
sur les dix territoires pilotes
sélectionnés parmi les trente-cinq
qui se sont manifestés dès le mois de
juin pour participer à l'expérience.
Une “première vague" qui concernera
les Bouches-du-Rhône (Marseille),
la Réunion, la Seine-Saint-Denis,
le Vaucluse, le Lot-et-Garonne,
l'Allier (associé au Puy-de-Dôme),
le Finistère,l'Eure, l'Aude et les
Vosges, destinée, dès 2014, à être
suivie d'une seconde série de dix
autres territoires [ 3 ] L'Essonne, la Seine-Maritime, le Pasde-
Calais, la Dordogne, l'Ille-et-Vilaine, la
Savoie, l'Oise, l'Aisne, l'Isère et la Creuse.. Au total, lorsque
le dispositif sera pleinement installé,
à l'horizon 2015, le gouvernement
espère toucher près de 100 000
jeunes par an et souhaite substituer
cette “garantie" à l'actuel RSA
jeunes à l'efficacité peu probante
puisqu'il ne concerne que 10 000
personnes.
La construction des parcours
À la Mission locale de La Plaine [ 4 ]Où, le 2 septembre, s'était rendu Michel
Sapin pour présenter ce dispositif.
(Neufchâteau, Vosges), jointe par
L'Inffo, les conseillers ont imaginé les
“parcours d'accompagnement" qui vont
leur être proposés dans le cadre de l'expérimentation.
Un accompagnement
qui sera effectué individuellement ou
collectivement – en fonction des situations
– et s'appuiera sur une implication
accrue des entreprises dans le
tutorat de ces jeunes, qu'il s'agisse de
participer à leur formation, voire de les
(ré)habituer à un contexte de travail
(développement du savoir-être dans
l'emploi, apprentissage des règles
de vie en situation de travail, etc.).
Et c'est précisément sur la qualité de
cette construction de parcours que
reposera le succès de cette “garantie
jeunes" à en croire l'Union nationale
des Missions locales (UNML), qui
précise que “cette expérimentation
ne doit pas se réduire à un nouveau
dispositif d'accompagnement
contractualisé dans un parcours
d'insertion, mais doit permettre
d'imaginer les conditions d'un réel
processus émancipateur pour les
jeunes, tant pour l'individu que pour
la société".
Dans les Vosges, les premières
“garanties jeunes" seront signées le
1er octobre. 500 sont prévues pour la
période 2013-2015 sur l'ensemble du
département [ 5 ]Elles viendront s'ajouter aux bénéficiaires
du programme “Jeunes prêts à
bosser", initiative du Département..
Notes
1. | ↑ | Ancienne DGEFP, actuelle présidente de l'Adie (association pionnière du microcrédit en France). |
2. | ↑ | Ancien conseiller de Jacques Delors lorsqu'il était ministre des Finances. Commissaire au plan de 1992 à 1995. |
3. | ↑ | L'Essonne, la Seine-Maritime, le Pasde- Calais, la Dordogne, l'Ille-et-Vilaine, la Savoie, l'Oise, l'Aisne, l'Isère et la Creuse. |
4. | ↑ | Où, le 2 septembre, s'était rendu Michel Sapin pour présenter ce dispositif. |
5. | ↑ | Elles viendront s'ajouter aux bénéficiaires du programme “Jeunes prêts à bosser", initiative du Département. |