La CGT exige l'obligation d'une formation qualifiante pour les emplois d'avenir
Par Philippe Grandin - Le 01 octobre 2013.
Au regard du bilan du dispositif des
emplois d'avenir, près d'un an après
le vote de la loi, la CGT se demande
“où sont les CDI ?" La confédération
rappelle qu'elle avait exigé et
obtenu lors du débat parlementaire
que les emplois d'avenir satisfassent
trois conditions : qu'ils garantissent
l'accès à un emploi durable ; qu'ils
enclenchent une dynamique de création
de nouveaux emplois et soient
réservés au secteur non marchand ;
et qu'ils assurent au jeune une formation
qualifiante. Or, concernant la
première condition, le bilan indique
que “seuls 10 % des jeunes sont
recrutés en CDI" et “seuls 45,5 %
des jeunes sont recrutés sur des
CDD de trois ans". CQFD : “Près de
45 % des jeunes sont donc recrutés
sur des CDD de moins de trois ans.
Ce qui devait être l'exception tend à
devenir la règle."
“Forts effets de substitution"
Autre préoccupation relative cette
fois à la deuxième condition : “12 %
des emplois d'avenir sont dans le
secteur marchand, chiffre en forte
augmentation ces derniers mois, dans
les domaines de la restauration ou de
l'agriculture, par exemple." La CGT
fait remarquer que “dans le secteur
non marchand, en particulier dans les
collectivités, les emplois d'avenir ont
rarement été utilisés pour répondre à
de nouveaux besoins". Ainsi, l'organisation
syndicale “craint de forts
effets de substitution, et s'inquiète
de la pérennisation des emplois audelà
de l'aide de l'État". Au sujet de la
troisième condition, elle observe que
“seuls 40 % des employeurs dans le
secteur non marchand et 25 % dans le
secteur marchand s'engagent à faire
accéder les jeunes recrutés en emploi
d'avenir à une qualification".
Face à ces constats, la CGT exige des
mesures “pour éviter que les emplois
d'avenir ne soient un dispositif de traitement
social du chômage" et notamment
“l'obligation", pour les structures
publiques, de recruter en CDD de trois
ans à temps plein ; pour les structures
privées, de recruter en CDI à temps
plein ; pour les employeurs du secteur
marchand, de garantir une formation
qualifiante au jeune. Sans oublier la
pérennisation des moyens accordés
aux Missions locales.