La DRH d'EDF espère une simplification de la gestion administrative de la formation
Par Claire Padych - Le 15 décembre 2013.
“L'alternance devrait principalement
être destinée à ceux qui en ont le plus
besoin. Nous voyons de plus en plus
d'écoles d'ingénieurs qui ont recours à ce
dispositif, alors qu'à la base, il n'était pas
centré sur ce type de population", indiquait
Marianne Laigneau, DRH d'EDF, lors d'une
rencontre organisée par l'Association des
journalistes de l'information sociale (Ajis)
le 3 décembre dernier.
Dans ce groupe d'envergure internationale
qui compte 160 000 salariés, dont 100 000
en France, et réalise un chiffre d'affaires de
74 milliards d'euros, la formation fait partie
des préoccupations quotidiennes. EDF y
consacre 9 % de la masse salariale, soit 900
millions d'euros. Interrogée sur la réforme
de la formation professionnelle qui se
profile, Marianne Laigneau souligne que “le
débat sur le 0,9 % ne nous concerne pas…
nous sommes largement au-delà de nos
obligations, cela ne va pas nous impacter".
En revanche, elle indique : “Nous aimerions
une simplification de la gestion administrative
de la formation professionnelle."
Une réforme de la taxe d'apprentissage
“peut nous intéresser", notamment sur la
question de la part imposée et “sur la marge
de manoeuvre" de son entreprise vis-à-vis
de la trentaine d'écoles avec lesquelles
elle travaille. Elle préconise également
“un dialogue social autour de la formation".
Pas d'accord “contrat de
génération"
Avec 6 000 embauches annuelles (hors
apprentis, qui sont également 6 000 en
permanence dans le groupe) et un
turn over inférieur à 1 % en France, EDF
est une entreprise recherchée. Marianne
Laigneau défend l'idée de “laboratoire
social", qui accompagne ses apprentis. “Il
y a deux manières de concevoir l'apprentissage,
assure-t-elle. Il y a les entreprises
qui recrutent et celles qui forment. Nous
sommes sur la deuxième option, car nous
recrutons environ 50 % de ces jeunes,
25 % reprennent des études et 15 % sont
embauchés ailleurs. Pour les 10 % qui, un
an après leur apprentissage, sont encore en
recherche d'emploi après leur passage chez
nous, nous travaillons avec Pôle emploi
pour les aider à s'insérer."
Enfin, la DRH d'EDF souligne que faute
d'avoir abouti lors de la négociation avec les
syndicats, “nous n'avons pas signé d'accord
de contrat de génération, mais nous
sommes très engagés sur ces questions !
Beaucoup d'autres entreprises avaient un
gros rattrapage à faire". La question de
la transmission des compétences reste
essentielle à ses yeux : 30 % des salariés
qui travailleront à EDF en 2020 n'y sont pas
encore.