Le Sycfi et l'Afref lancent le premier répertoire professionnel des consultants-formateurs
Par Benjamin d'Alguerre - Le 01 octobre 2013.
La démarche d'inscription à ce répertoire reposera sur le volontariat et un processus d'“habilitation
par les pairs" plutôt que dans une dynamique de certification, précise le président du syndicat
des consultants-formateurs indépendants. Reste que l'objectif est de “garantir l'ouverture de cette
profession à tous… sauf à ceux qui n'ont rien à y faire".
La question de l'identité professionnelle
des formateurs freelances
et les actions à mener
en vue de les valoriser, le Sycfi
(syndicat des consultants-formateurs
indépendants) se la pose depuis
longtemps. En 2011, dans son ouvrage
Profession, formateur-consultant, l'organisation
syndicale – alors le Sicfor –
développait déjà une réflexion sur les
pistes à explorer pour valoriser l'identité
des indépendants dans un contexte
de crise. Une thématique entrée, depuis,
en résonance avec les travaux de
l'Afref (Association pour la réflexion et
l'échange sur la formation) qui avait
fait de cette thématique l'enjeu majeur
de sa première Université d'été, tenue
en juillet dernier. Et cette convergence
d'esprit entre le think tank et le syndicat
professionnel a accouché, fin
septembre, d'un premier répertoire
professionnel des consultants-formateurs
indépendants (RP-CFI), susceptible
d'offrir à ces derniers une identification
professionnelle spécifique et
lisible.
Davantage label que registre
“Ce projet, c'est le résultat d'un beau
partenariat entre l'Afref et le Sycfi",
résume Lionel Soubeyran, président
du syndicat professionnel, interrogé
par L'Inffo. Un projet initié en mars
dernier et facilité par la présence des
deux associations à la même table du
Collectif des présidents d'associations
pour l'amélioration de la formation
professionnelle. Mais si ce répertoire
– qui se veut davantage label que registre
– ambitionne de permettre aux
free-lances de se doter d'un corpus
professionnel et éthique commun, il
n'a pas pour autant vocation à faire du
métier de formateur consultant
une profession
“à ordre" à l'image
des médecins, notaires
ou infirmières. “La
démarche d'inscription
à ce répertoire repose
sur le volontariat et
s'inscrit dans un processus
d'habilitation
par les pairs plutôt que
dans une dynamique de
certification", précise
le président du Sycfi.
L'objectif ? “Garantir
l'ouverture de cette profession
à tous… sauf à
ceux qui n'ont rien à y
faire", assène-t-il. Un
impératif, dans une profession particulièrement
éclatée, dont l'activité
économique repose énormément sur le
bouche à oreille et où un seul formateur
médiocre peut entacher la réputation
de nombre de ses collègues auprès
des acheteurs de formation.
Commission d'habilitation...
Mais au-delà de l'obtention d'un “label
qualité" pour les formateurs acceptant
de se plier aux règles du répertoire
– lesquelles imposent de fournir
à la “commission d'habilitation" un
certain nombre de garanties concernant
les compétences, l'expérience et
la déontologie du postulant – c'est la
volonté de professionnalisation des
formateurs-consultants indépendants
qui a entraîné l'adhésion
de l'Afref dans
cette coopération. “En
développant ce répertoire
et en développant
son identité professionnelle,
ce métier s'inscrit
dans une démarche qui
renforce sa légitimité sociale",
explique Fabrice
Gutnik, président de
l'Afref. Hors de question,
en effet, que le
répertoire ne se transforme
en “réseau de
copains", insiste Lionel
Soubeyran, puisque la
commission d'habilitation
prévue dans
le dispositif sera composée de deux
équipes distinctes, qui chacune, étudieront
“à l'aveugle" – sans connaître
l'identité du postulant – les candidatures
qui leur seront transmises avant
de rendre leur verdict.
... et conseil scientifique
Si, aujourd'hui, l'Afref et le Sycfi
constituent la colonne vertébrale de
ce répertoire professionnel, l'ambition
des deux fondatrices reste de lui
garantir une évolution permanente,
en fonction de l'actualisation de l'environnement
juridique, technique,
jurisprudentiel ou social de la formation
professionnelle continue. Une
évolution qui sera du ressort de douze
experts composant le futur “conseil
scientifique" du dispositif, qu'il s'agisse
de représentants des clients des formateurs
free-lances (organisations patronales),
d'agents de l'État (DGEFP)
ou même d'acteurs issus d'institutions
comme la Fédération de la formation
professionnelle (FFP), le Cnam, les
Cités des métiers…
Une consultation en ligne est en cours
À ce titre, et avant toute mise en oeuvre
définitive, l'Afref et le Sycfi souhaitent
soumettre ce projet RP-CFI à l'appréciation
des professionnels, des pouvoirs
publics et des acteurs économiques
concernés afin de l'amender et de
l'enrichir de leurs suggestions. “Nous
pouvons imaginer que toutes ces instances
seront susceptibles de participer à la vie
de ce répertoire et contribueront ainsi
à l'évolution du métier de formateurconsultant",
espère Lionel Soubeyran,
dont l'organisation lance, entre le 1er
et le 30 octobre, une consultation en
ligne sur son site internet avant que la
version définitive du RP-CFI ne soit
publiée le 15 novembre, en vue de
l'ouverture définitive fixée au 1er janvier
2014.