Les apprentis, “variables d'ajustement" dans les entreprises ?

Par - Le 01 octobre 2013.

Invitée à s'exprimer lors de la
3e Biennale formation-emploi [ 1 ]Le thème était : “Quand l'entreprise forme, quand
la formation sécurise".
,
Nicole Belloubet, ancienne présidente
du Céreq [ 2 ]Nommée au Conseil constitutionnel en mars 2013.
Elle avait été élue président du Céreq en décembre
2012. Nicole Belloubet a aussi été première viceprésidente
du Conseil régional de Midi-Pyrénées.
, est notamment
revenue sur l'objectif du gouvernement
de passer de 450 000
à 500 000 apprentis à l'horizon
2017. Quelles sont les raisons
de cet engagement ? Outre les
incitations financières liées au
développement de l'entreprise, les
entreprises apprécient un dispositif
qui leur permet de réaliser des
recrutements sécurisés. “L'apprentissage
permet d'accompagner
l'essor de l'économie", a-t-elle observé.
“Quand Airbus a besoin de
recruter 1 000 apprentis, la Région
[Midi-Pyrénées] répond présent."
Mais en cas de crise, les apprentis
servent de variables d'ajustement.
Plutôt que de licencier des salariés
en poste, l'entreprise renonce à
recruter des apprentis.

Les raisons d'être prudent ? “L'apprentissage
a un coût financier.
C'est de l'argent public. Il faut l'utiliser à bon
escient. L'État met en place une politique fiscale
incitative. On ne peut pas dire « on augmente
l'apprentissage » et ignorer son coût", a
insisté Nicole Belloubet.
Le succès de l'apprentissage passe par
un dialogue renforcé entre les différents
acteurs, Éducation nationale et branches
professionnelles. À condition de surmonter
les méfiances réciproques. “Les enseignants
de l'Éducation nationale craignent que l'apprentissage
se substitue à l'enseignement
scolaire. Tandis que certaines branches,
comme l'automobile, ne supportent pas
l'intervention de l'Éducation nationale. Ce
sont des jeux de rôle et d'acteurs qu'il faut
dépasser", a insisté l'ancienne présidente
du Céreq.

Notes   [ + ]

1. Le thème était : “Quand l'entreprise forme, quand
la formation sécurise".
2. Nommée au Conseil constitutionnel en mars 2013.
Elle avait été élue président du Céreq en décembre
2012. Nicole Belloubet a aussi été première viceprésidente
du Conseil régional de Midi-Pyrénées.