Métiers artistiques - Un très faible accès des intermittents à la formation

Par - Le 16 avril 2013.

Accroître le recours aux dispositifs de formation dans les métiers artistiques et améliorer l'accompagnement des reconversions, via la VAE, les contrats de professionnalisation.

Ce sont quelques unes des propositions d'un récent rapport parlementaire sur les conditions d'emploi dans les métiers artistiques [ 1 ]Présenté à la commission des affaires sociales et à celle des affaires culturelles et de l'éducation de l'[Assemblée nationale->www.assemblee-nationale.fr/14/
rap-info/i0941.asp], le 17 avril dernier, il a été adopté à l'unanimité.
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Selon l'Opca du secteur, l'Afdas, le taux d'accès à la formation professionnelle est de 15 % pour les intermittents, contre 30 % pour les salariés permanents du secteur du spectacle vivant et de l'audiovisuel. Des chiffres qui s'expliqueraient par la difficulté à concilier la recherche d'emploi et le suivi d'une formation professionnelle.

Le rapport évoque des offres de formation “très académiques", organisées par journées complètes sur une semaine d'affilée, donc non adaptées à la vie des intermittents. De même, la durée des contrats de professionnalisation (au moins six mois) est “difficilement compatible avec les modalités de fonctionnement du secteur". Enfin, en 2011... 36 intermittents ont bénéficié d'une validation des acquis de l'expérience (37 en 2009).

Se projeter dans un autre parcours

Pourtant, la question de la reconversion professionnelle concerne tout particulièrement les métiers artistiques, parce qu'elle se pose pour des artistes qui, comme les danseurs, ont des carrières courtes, mais aussi en raison de la fragilité des parcours dans ce secteur.

“L'Afdas juge que ces reconversions sont souvent difficiles, car les artistes ont du mal à se projeter dans un autre parcours", relèvent les auteurs - Christian Kert, député UMP des Bouches-du-Rhöne, était le président de la mission d'information, et Jean-Patrick Gille, député PS d'Indre-et-Loire, son rapporteur.

La branche du spectacle vivant s'est dotée d'un accord Adec (action de développement de l'emploi et des compétences), pour “faire face à l'accélération des mutations économiques, sociales et démographiques dans la branche", mais il n'en va pas de même dans l'audiovisuel. “Même si la CPNEF-AV (Comité paritaire national de l'emploi et de la formation professionnelle de l'audiovisuel) a accompagné dans d'aussi bonnes conditions que possible la reconversion des salariés des laboratoires de post-production affectés par la disparition de la pellicule dans l'industrie du cinéma, notamment dans le cadre d'une convention tripartite entre le CPNEF, la Région
Île-de-France et l'État, la stupeur provoquée par la fermeture en 2011 des laboratoires Éclair témoigne du fait que ces évolutions n'étaient peut-être pas pleinement anticipées." Jean-Patrick Gille estime donc qu'une démarche similaire à celle du spectacle vivant devrait se mettre
en place dans l'audiovisuel.

Notes   [ + ]

1. Présenté à la commission des affaires sociales et à celle des affaires culturelles et de l'éducation de l'[Assemblée nationale->www.assemblee-nationale.fr/14/
rap-info/i0941.asp], le 17 avril dernier, il a été adopté à l'unanimité.