Missions locales - “Une vraie culture de l'accompagnement"
Par Sandrine Guédon - Le 01 janvier 2013.
L'UNML (Union nationale des Missions locales) a été entendue le 11 décembre dernier par la mission d'information sur Pôle emploi et le service public de l'emploi de l'Assemblée nationale, présidée par Dominique Dord (R-UMP, Savoie) et dont la rapporteure est Monique Iborra (SRC, Haute Garonne). Ses représentants ont répondu à de nombreuses questions ayant trait au travail des Missions locales et à l'accompagnement des jeunes, mais aussi à leurs relations avec les agences de l'opérateur.
Jean-Patrick Gille, président de l'UNML, a d'abord rappelé l'histoire des Missions locales, créées voici trente ans, pour être éphémères. Il s'agissait à l'époque de regrouper les intervenants de l'orientation et du chômage des jeunes. A l'heure actuelle, 466 ML suivent les jeunes, “avec pour principes de base leur accompagnement global et une approche territorialisée", a-t-il souligné. Un réseau qui compte au total 11 000 salariés et qui suit 1,3 millions de jeunes.
Aujourd'hui, les Missions locales sont actrices de la mise en œuvre des emplois d'avenir, “une reconnaissance forte pour nous", a indiqué Jean-Patrick Gille tout en soulignant la spécificité d'un réseau dont “le fonctionnement est particulier puisqu'il est composé de structures locales qui mettent en œuvre des politiques publiques". Ajoutant : “L'IGF (Inspection générale des finances) a souligné que ce mécanisme est original et qu'il fonctionne."
Monique Iborra a souligné de son côté “l'hétérogénéité du réseau" qui “connaît plusieurs donneurs d'ordre". Selon elle, les relations avec Pôle emploi ne sont pas clairement déterminées : “Est-ce une relation de sous-traitance ou de co-traitance ?". Par ailleurs, “les Missions locales ne sont-elles pas sollicitées de manière trop importante ?".
Serge Kroichvili, directeur général de l'UNML, a observé que “les relations avec l'opérateur sont une vieille histoire, mais nous nous sommes attachés à les structurer pour devenir des partenaires et des co-traitants. Nous avons des actions communes, comme les emplois d'avenir, qui permettent une coordination et des ajustements pour être au plus près des jeunes et des employeurs. Nous avons d'ailleurs créé une cellule opérationnelle pour ce faire". Jean-Patrick Gille a ensuite rappelé que “les rapports avec Pôle emploi se sont stabilisés autour de cette co-traitance. Environ 150 000 jeunes ne sont suivis que par les Missions locales. 34 millions d'euros nous sont confiés à ce titre". S'agissant de l'accompagnement des jeunes dans le cadre de ce dispositif, le directeur général a souligné l'action des Missions locales, en trois étapes : “Partir des projets des jeunes et les rapprocher de ceux des entreprises, préparer les jeunes en amont, les accompagner au fur et à mesure, avec une plus-value, en prenant en compte des difficultés annexes qu'ils peuvent rencontrer."
“Le réseau est tout à fait structuré, pour Jean-Patrick Gille. Les Missions locales ont tissé un filet pour éviter que de nombreux jeunes soient encore davantage en difficulté." Car ce public “est dans une forme d'intermittence". Finalement, le président de l'UNML estime que le réseau “a créé une vraie culture de l'accompagnement, avec cette plus-value que constitue son approche territoriale".
Pour Serge Kroichvili, ce qui manque aux jeunes des Missions locales, c'est l'accès à l'ensemble des droits que la société peut leur proposer. “Depuis 1982, nous assistons à une succession de droits dérogatoires et des politiques précaires. Mais ces politiques ne durent pas plus de deux ans ! Il n'est pas possible d'intégrer durablement les jeunes sans véritables droits".