Rencontres parlementaires - Marché du travail : comment “mettre de l'huile dans les rouages"

Par - Le 16 juin 2013.

Les premières rencontres parlementaires sur le travail et l'emploi
se tenaient le 28 mai dernier. Elles étaient présidées par Jean-Patrick Gille, député socialiste d'Indre-et- Loire, et Jean-Charles Taugourdeau, député UMP de Maine-et-Loire, auteur du rapport “C'est le travail qui crée l'emploi". plusieurs tables rondes ont permis à des spécialistes
de donner leur analyse sur le thème “Marché du travail : vers une modernisation gagnant-gagnant ?". Ainsi, sur le thème “Marché du travail : comment mettre de l'huile dans les rouages ?", Christophe
Praud, président national du Centre des jeunes dirigeants d'entreprise (CJD) a estimé que l'accord national interprofessionnel du 13 janvier 2013 était “défensif" et a déploré que les entreprises ne soient “pas accompagnées
par les pouvoirs publics".

“Les politiques d'insertion ne sont pas immobiles"

La déléguée générale à l'emploi et à la formation professionnelle (DGEFp) Emmanuelle Wargon a accepté la critique et souligné que les services de l'Etat cherchaient à “anticiper les évolutions, notamment avec la politique des filières". par exemple, l'éco-filière et le recyclage sont des secteurs “potentiellement d'avenir" sur lesquels une quinzaine de plateformes territoriales travaillent en vue d'accompagner les mutations. “Nous essayons de travailler avec les acteurs économiques du tissu local", a-t-elle plaidé, soucieuse de revenir sur le rôle des Missions locales et de pôle emploi, notamment
dans les dispositifs de formation des personnes les plus éloignées de l'emploi. “Les politiques d'insertion ne sont pas immobiles", a insisté Emmanuelle Wargon, évoquant une évolution des dispositifs vers le “sur mesure" en vue d'aider les personnes à réaliser leur
projet. Patricia schillinger, sénatrice socialiste du Haut-Rhin a, de son côté, souligné la nécessité de “donner plus de responsabilités aux Régions et à Pôle emploi" et a exprimé le voeu qu'un “nouveau pacte entre l'État et les collectivités" puisse être signé.

“L'apprentissage, voie impériale…"

La discussion a également porté sur les solutions à envisager pour que tous les emplois disponibles soient pourvus. objectif difficile à réaliser pour Eric Aubin, membre du bureau confédéral de la CGt, pour qui “Pôle emploi est incapable de pointer les emplois non pourvus". Jean- Emmanuel Ray, professeur de droit à Paris-I Sorbonne, a souhaité voir dans la loi sur la sécurisation de l'emploi un “nouveau modèle économique et social". Et Michel Godet, professeur au Cnam et membre de l'Académie de technologie, a dénoncé “le chômage d'abondance, qui fabrique des populations d'exclus". seul consensus, au sein de cette table ronde : l'apprentissage, “voie impériale", selon la formule de l'ancien ministre Gilles de Robien − présent dans la salle − reprise par Arnaud Robinet, député UMP de la Marne. “L'alternance a souffert d'une mauvaise image… Il faut la revaloriser !"

ASSEMBLÉE GÉNÉRALE DE L'APCMA

L'apprentissage n'était pas le sujet principal de l'assemblée
générale de l'APCMA (Assemblée permanente des Chambres de
métiers et de l'artisanat), tenue le 4 juin. Cependant, malgré la
préparation de la future loi sur l'auto-entrepreneuriat par Sylvia
Pinel, ministre de l'Artisanat, la future réforme de l'apprentissage
était bien présente. “Si nous voulons maintenir l'apprentissage à
un niveau qui permettra demain à nos entreprises de participer
à une reprise, il faut des moyens complémentaires en particulier
avec une plus juste répartition de la taxe d'apprentissage", a
ainsi déclaré Alain Griset, président de l'Assemblée. Il a mis
l'accent sur les besoins de “fluidité" des parcours de formation,
et le développement de passerelles entre apprentissage et
parcours académiques. L'orientation des jeunes vers les métiers
de l'artisanat est également l'une de ses priorités