Comment “attester" les compétences des formateurs ?

Par - Le 01 avril 2014.

Lionel Soubeyran, président du
syndicat des consultants-formateurs
indépendants (Sycfi) est revenu
pour L'Inffo sur l'“amendement
Jouanno" [ 1 ] L'Inffo n° 851, p. 4. : lors de l'examen du
projet de loi portant réforme de la
formation, la sénatrice UDI Chantal
Jouanno avait évoqué les formations
“air guitar" et l'organisation
de “courses en sac à patate".

Rappelant ainsi le reportage diffusé
en octobre 2013 dans le cadre
de l'émission Cash Investigation [ 2 ]L'Inffo n° 753, p. 13..
Pour rappel, cet amendement (qui
introduisait l'idée d'un agrément
des formations dispensées en
fonction de leur caractère diplô
mant ou qualifiant) a été retiré de
la version définitive du texte, mais
sans clore vraiment le débat.

Selon le président du Sycfi, le problème
est mal posé : “La qualité
de la formation passe avant tout
par la compétence des formateurs
! Il serait judicieux de mettre
en place un système dans lequel
les compétences des formateurs
seraient attestées. Cette profession
émergente est devenue un
enjeu central dans la formation
professionnelle. Non qu'il faille
organiser un droit d'entrée aux
professionnels, mais, pourquoi
pas, développer la certification."
Pour autant, le législateur a souhaité
obliger les institutions à
financer des formations de qualité,
et introduit le critère de “qualité
du processus de certification". Ce
qui laisse Lionel Soubeyran dubitatif
: “Il me semble compliqué
de définir ce qui est une bonne
et une mauvaise formation. La
qualité ne pourra pas reposer
sur des critères objectifs et c'est
en cela que nous sommes assez
inquiets." Comment juger de la
qualité des formations ? C'est
une question qui reste aujourd'hui
sans réponse. “À l'heure actuelle,
nous sommes dans le flou. Non
seulement sur les critères, mais
aussi sur les organes de contrôle
de la qualité. Car les Direccte ne
sont pas compétentes à ce jour
pour y procéder."

Si les politiques avaient pointé du
doigt lors des débats parlementaires
certaines dérives au sein
des organismes de formation, le
président du Sycfi encourage à
davantage de prudence. “Il ne faut
pas faire de cas très particuliers
des généralités. La grande majorité
des formations sont menées
très sérieusement et reposent sur
une charte déontologique claire..."

Notes   [ + ]

1. L'Inffo n° 851, p. 4.
2. L'Inffo n° 753, p. 13.