Droits des femmes - La nouvelle “plateforme d'action pour la mixité des métiers

Par - Le 01 avril 2014.

“La mixité des métiers : priorité
2014." Un slogan qui s'inscrit dans la
continuité de la volonté affichée par le
gouvernement de “mixiser" près d'un
tiers des métiers existants à l'horizon
2024 (contre 12 % aujourd'hui). Un
premier pas vers cet objectif a été
franchi avec la mise en oeuvre, sous la
houlette de Najat Vallaud-Belkacem,
ministre des Droits des femmes, d'une
“plateforme d'action pour la mixité
des métiers" − cluster de vingt-huit
partenaires publics ou privés [ 1 ]Randstad, le Conseil national des Missions
locales, Orange, Régions Champagne-
Ardenne, Limousin et Paca, Capital Filles,
l'Onisep, l'Association des Régions de France,
Fédésap, l'Apec, GDF-Suez, CCI France, Elles
Bougent, Fédération Syntec, Fondation Agir
contre l'exclusion, Eau de Paris, Agefos-
PME, Chambre de métiers et de l'artisanat,
Opca Transports, Fédération nationale
des transports routiers, IUMM, Femmes
Ingénieurs, IMS-Entreprendre pour la cité,
La Poste, Fédération française du bâtiment,
Capgemini, le Cnam, Fédération du service
aux particuliers.
− au
sein de laquelle les nouveaux dispositifs
nés de la réforme de la formation
professionnelle ont un rôle de premier
plan à jouer.

Aujourd'hui, l'emploi féminin se
concentre dans une douzaine de familles
professionnelles sur un total de
quatre-vingt-sept. Certaines professions
sont particulièrement marquées
par une désaffection des hommes
(services à la personne, aide à domicile,
etc.). D'autres ne laissent aucune
place aux femmes. “Pourtant, les
entreprises liées aux filières d'avenir
sont demandeuses de mixité, a assuré
Najat Vallaud-Belkacem. Si elles se
coupent d'un sexe, elles perdent près
de la moitié du vivier dans lequel
elles pourraient recruter leurs futurs
talents."

Un SPO davantage
“pro-mixité"


La faute, notamment, à l'orientation en
milieu scolaire. Selon la ministre, citant
les travaux du Céreq, près de 60 % des
orientations effectuées perpétueraient
des “stéréotypes". “Mais la loi de
réforme de la formation qui vient d'être
votée refonde cette orientation", a
expliqué Najat Vallaud-Belkacem. Une
refonte qui fait des Régions les pilotes
en la matière. Déjà, dans le cadre d'expérimentations
dites “Territoires d'excellence
de l'égalité professionnelle",
huit d'entre elles [ 2 ]Aquitaine, Bretagne, Île-de-France,
Nord-Pas-de-Calais, Midi-Pyrénées, Poitou-
Charentes, Rhône-Alpes, Réunion.
testent des dispositifs
d'orientation moins basés sur ces
stéréotypes de genre et, dès la mise
en oeuvre de la réforme, la plateforme
entend proposer au nouveau service
public de l'orientation (SPO) des outils
pour tendre, donc, à “mixiser" l'accom
l'accompagnement
vers les métiers, en impliquant
les CIO, mais aussi les rectorats,
les écoles supérieures du professorat
et de l'éducation (Espé) et les établissements
d'enseignement supérieur
(universités comme grandes écoles).

Réforme de la formation
et valorisation de la
mixité


“Il est parfois plus simple pour un
demandeur d'emploi ou un salarié en
reconversion de se tourner vers un
métier moins stéréotypé qu'au sortir
du système scolaire", a toutefois
expliqué la ministre. Et dans cette
perspective, les dispositifs nés de la
récente réforme tiennent toute leur
place puisque, désormais, la nouvelle
loi rend les actions de promotion de
la mixité éligibles au financement de
la formation professionnelle dans le
cadre du plan de formation des entreprises
et prévoit que les CFA doivent
favoriser la mixité au sein de leurs
structures en sensibilisant apprentis,
formateurs et maîtres d'apprentissage
à la question de l'égalité.

Des actions spécifiques

Pour 2014, le plan prévoit un déploiement
d'actions spécifiques au sein de
dix secteurs d'activité-clé [ 3 ]Accueil de la petite enfance, grand âge,
services à la personne, sécurité civile,
énergie, transports, développement durable.
, identifiés
comme particulièrement non mixtes.
Dix secteurs dans lesquels des objectifs
à cinq ans seront définis et mobiliseront,
par le biais de contrats d'objectifs
et de moyens, Opca, branches professionnelles,
entreprises, et acteurs de
l'orientation et de l'emploi (Onisep,
Pôle emploi, Missions locales).

Des plans qui pourront se décliner dans
la mise en oeuvre des opérations de
préparation opérationnelle à l'emploi
(POE) ou dans le cadre du plan gouvernemental
“100 000 formations". Les
partenaires sociaux seront également
mis à contribution dans le cadre de la
révision quinquennale des classifications
de branche, afin de repérer les
postes de travail susceptibles d'induire
des discriminations hommes-femmes
et, le cas échéant, effectuer des propositions
de résorption.

Notes   [ + ]

1. Randstad, le Conseil national des Missions
locales, Orange, Régions Champagne-
Ardenne, Limousin et Paca, Capital Filles,
l'Onisep, l'Association des Régions de France,
Fédésap, l'Apec, GDF-Suez, CCI France, Elles
Bougent, Fédération Syntec, Fondation Agir
contre l'exclusion, Eau de Paris, Agefos-
PME, Chambre de métiers et de l'artisanat,
Opca Transports, Fédération nationale
des transports routiers, IUMM, Femmes
Ingénieurs, IMS-Entreprendre pour la cité,
La Poste, Fédération française du bâtiment,
Capgemini, le Cnam, Fédération du service
aux particuliers.
2. Aquitaine, Bretagne, Île-de-France,
Nord-Pas-de-Calais, Midi-Pyrénées, Poitou-
Charentes, Rhône-Alpes, Réunion.
3. Accueil de la petite enfance, grand âge,
services à la personne, sécurité civile,
énergie, transports, développement durable.