Formation et accompagnement des changements dans le travail

Par - Le 15 mai 2014.

Le Céreq − Centre d'études et
de recherches sur les qualifications
− vient de publier une
nouvelle édition de son enquête
“Quand la formation continue -
Repères sur les pratiques de
formation des employeurs et
des salariés", dressant un état
des lieux à l'heure de la nouvelle
réforme. Alors que les premiers
des décrets d'application prévus
sont attendus avant l'été, le
Céreq s'interroge notamment sur
l'impact des pratiques de formation
sur les changements professionnels.

Pour un salarié
sur trois


En effet, constate l'organisme, la
formation n'accompagne pas forcément
les changements dans le
travail. Selon les données issues
de l'enquête “Génération à sept
ans" et l'usage du “dispositif
d'information sur la formation
employeur-salarié" (Difes), si, en
2010, 83 % des salariés disent
avoir connu au moins un changement
dans leur travail (accroissement
de la polyvalence, de la
complexité des tâches à accomplir,
de l'autonomie, etc.), ils ne
sont que 35 % à avoir suivi une
formation en lien avec ce changement.
D'autre part, la mise en
place de nouvelles techniques
ou l'introduction d'un nouveau
produit sont davantage accompagnés
d'actions de formation que
la mise en place d'une nouvelle
organisation du travail.

Ces entreprises qui
favorisent l'autonomie


Les experts du Céreq observent
également que dans les entreprises
qui favorisent l'autonomie
et les apprentissages dans le
travail, “la probabilité de mobilité
des salariés est quatre fois plus
forte que dans les autres entreprises
et d'autant plus qu'elle
s'accompagne de formation".
En début de vie active, certains
changements dans le travail sont
plus propices à la formation que
d'autres. C'est le cas d'un changement
de métier ou d'une promotion
interne. Ces situations
s'accompagnent de formation
dans la moitié des cas.

Des formations
de “réparation"


22 % des jeunes sortant du système
éducatif en 2004 ont acquis
un nouveau diplôme sept ans plus
tard, soit près de 161 500 jeunes.
Il existe donc, pour les jeunes
sortant de l'appareil scolaire,
de véritables parcours formatifs
au-delà de la formation initiale.
Ces formations diplômantes ont
l'allure de formations de “réparation",
car elles concernent 30 %
des sortants sans diplôme du
système scolaire et 35 % des sortants
sans diplôme de l'enseignement
supérieur. Selon le Céreq,
27 % des actifs occupés, sortis
du système scolaire en 2004,
déclarent avoir bénéficié d'une
formation à l'embauche dans
l'entreprise qui les employait en
2010. Plus de la moitié (55 %)
ont bénéficié d'une autre formation.
Ces actifs ont quatre années
d'ancienneté en moyenne et ont
suivi près de quatre formations
depuis leur entrée dans l'entreprise.
Six sur dix ont bénéficié
d'un entretien professionnel.
Dans ce cadre, 78 % des salariés
ont pu aborder leurs perspectives
d'évolution de carrière.