France-Allemagne, défis communs, méthodes différentes

Par - Le 15 mars 2014.

À l'occasion de la rencontre des
ministres chargés de l'emploi et
de la formation en France et en Allemagne,
le 17 février à Paris, les
organisations patronales et syndicales
françaises et allemandes [ 1 ]Georges Tissié (CGPME), Antoine
Foucher (Medef), Marcel Grignard
(CFDT), Marie-José Kotlicki (CGT)
et Sébastien Dupuch (FO), et leurs
homologues d'outre-Rhin Gabriele
Bischoff, Alexandra Kramer (Deutscher
Gewerkschaftsbund - Confédération
allemande des syndicats),
Antje Gerstein, Max Conzemius
(Bundesvereinigung der Deutschen
Arbeitgeberverbände - Confédération
des employeurs allemands).
ont été invitées à réfléchir à des
“pistes constructives" en confrontant
l'expérience de leurs deux
pays. Relevé de conclusions.

Contenus, méthodes,
conceptions,
financements


Leur diagnostic croisé détecte des
forces et des faiblesses dans les
dispositifs des deux pays, mais
pointe la nécessité de rendre plus
coopératives les relations entre
le monde de l'enseignement et
celui du travail. Dans le détail,
ils proposent que les jeunes non
bacheliers issus de la formation
professionnelle bénéficient
de procédures d'équivalences
pour accéder à l'enseignement
supérieur, dites “passerelles verticales".
Pour les jeunes recherchant
une formation en entreprise,
ils suggèrent des “passerelles
horizontales", débouchant sur des
perspectives professionnelles. Par
rapport à l'Allemagne, observentils,
la France présente un déficit
de reconnaissance sociale de
la formation professionnelle.
Les acteurs sociaux conseillent
la généralisation de “fiches
métiers claires" expliquant vers
quoi tendent les différentes formations.
Cela supposerait “une
évaluation contextualisée des
systèmes de formation en alternance
dans les secteurs d'activité
porteurs d'avenir, une segmentation
et une hiérarchisation entre
les formations universitaires et
professionnelles", suggèrent les
personnalités consultées.

En France, ils appellent de leurs
voeux un copilotage de l'apprentissage,
dans la construction
des diplômes ou l'ouverture des
sections. Les établissements
d'enseignement supérieur tant
français qu'allemands devraient
travailler à ouvrir des voies d'intégration
transversales pour ceux
qui ont suivi des études professionnelles,
en tenant compte des
acquis de l'expérience professionnelle.
En Allemagne, même
si les programmes des écoles et
ceux des entreprises sont harmonisés
au sein des cursus, en
réalité, notent les observateurs,
la collaboration dépend de l'engagement
des responsables de
la formation dans l'entreprise
et des enseignants des écoles
professionnelles. Il faudrait une
coopération plus étroite pour que
les jeunes puissent acquérir des
compétences pratiques grâce à
des procédures d'apprentissage
normalisées. La coopération
entre les acteurs de la formation
doit, estiment-ils, porter sur
les contenus, les méthodes, la
conception et/ou le financement,
pour améliorer la qualité de la
formation professionnelle et son
ouverture. Les réseaux de formation
paraissent une voie particulièrement
prometteuse pour les
petites et moyennes entreprises.

Gouvernance

En France, il faudrait intensifier
la collaboration avec les entreprises
formatrices et les partenaires
sociaux, afin que la formation
s'oriente davantage vers les
besoins effectifs de qualification.
Cela suppose que les partenaires
sociaux soient plus systématiquement
impliqués dans la
gouvernance du système de formation,
tant national que régional...
Enfin, au sein de l'Union
européenne, les partenaires
sociaux voudraient que Paris et
Berlin “montrent l'exemple" afin
que les cadres nationaux de certification
soient traduits dans le
cadre européen. Sans oublier les
coopérations transfrontalières, et
la réduction des obstacles à la
mobilité.

Un dernier point évoque les
enjeux de compétitivité et liste
les thématiques permettant de la
définir : la qualité des produits et
services, l'organisation en filière,
ou encore les rapports qualitécoûts
(travail, énergie, transport),
mais aussi les compétences des
salarié, la formation et l'organisation
du travail...

1. Georges Tissié (CGPME), Antoine
Foucher (Medef), Marcel Grignard
(CFDT), Marie-José Kotlicki (CGT)
et Sébastien Dupuch (FO), et leurs
homologues d'outre-Rhin Gabriele
Bischoff, Alexandra Kramer (Deutscher
Gewerkschaftsbund - Confédération
allemande des syndicats),
Antje Gerstein, Max Conzemius
(Bundesvereinigung der Deutschen
Arbeitgeberverbände - Confédération
des employeurs allemands).

Notes   [ + ]

1. Georges Tissié (CGPME), Antoine
Foucher (Medef), Marcel Grignard
(CFDT), Marie-José Kotlicki (CGT)
et Sébastien Dupuch (FO), et leurs
homologues d'outre-Rhin Gabriele
Bischoff, Alexandra Kramer (Deutscher
Gewerkschaftsbund - Confédération
allemande des syndicats),
Antje Gerstein, Max Conzemius
(Bundesvereinigung der Deutschen
Arbeitgeberverbände - Confédération
des employeurs allemands).