François Rebsamen : “Je suis aussi le ministre de la formation professionnelle"

Par - Le 01 mai 2014.

Dès son premier déplacement en
tant que ministre du Travail − c'était
pour un colloque organisé par le
groupe Alpha, le 7 avril − François
Rebsamen a clarifié le contour de son
champ d'intervention : “Je tiens à
préciser que je suis aussi le ministre
de la formation professionnelle." De
fait, le décret fixant ses attributions,
publié au Journal officiel le 18 avril,
confirme que la formation fait bien
partie de son domaine de compétences.
François Rebsamen s'est dit
déterminé à “amplifier encore le dialogue
social, qui représente l'un des
piliers, si ce n'est le pilier, de notre
démocratie." Et le ministre de citer
l'exemple de la loi du 5 mars sur la
formation professionnelle, “fruit d'un
dialogue social réussi".

François Rebsamen souhaite le faire
avant tout pour les travailleurs : “Je
veux être le ministre qui protège le
droit des travailleurs et qui prend en
même temps en compte l'emploi.
Derrière les courbes, il y a d'abord des
hommes, des femmes, des jeunes ou
encore des seniors, et c'est pour eux
que nous devons construire ensemble,
par le dialogue social." Une volonté
de sortir d'une approche systémique
du chômage saluée par les représentants
syndicaux présents. “Cela fait
du bien d'entendre un ministre du
Travail parler des travailleurs", a souligné
Jean-Claude Mailly, secrétaire
général de Force ouvrière. Si François
Rebsamen partage les analyses sur
la “situation insupportable" dans
laquelle se trouve le pays − mots de
Jean-François Pilliard, vice-président
du Medef −, il prône un dialogue
social élargi et plus efficace. “C'est
par lui que l'on fera du ministère du
Travail le ministère des solutions."

Avant tout, “un ministère
du dialogue social"


C'était lors de la passation de pouvoir
entre Michel Sapin, et son successeur,
François Rebsamen, le 3 avril dernier :
“La formation professionnelle sera
bien entendu sous ton autorité ici,
déclarait l'ancien locataire de l'Hôtel
de Rothelin-Charolais1. Ce ministère
est profondément un ministère du dialogue
social. Le dialogue social est un
élément indispensable pour réformer.
La formation professionnelle a été
réformée grâce au dialogue social. Qui
pourrait faire croire que le référendum
aurait été une meilleure méthode pour
réformer un système aussi compliqué
que celui de la formation professionnelle
? Le dialogue social ne permet
pas d'effacer les contradictions, mais
de les dépasser. Les partenaires
sociaux, tant les organisations patronales
que syndicales, sont ici chez
eux." Insistant sur l'importance accordée
à la formation sous son ministère,
le père de la loi du 5 mars 2014 plaidait
pour “la nécessité de développer
l'apprentissage et l'alternance. Nous
avons porté notre contribution en stabilisant
le chômage, mais pour que le
chômage recule, il faut continuer cette
politique".

Un peu plus tôt, Michel Sapin avait
rendu hommage à l'histoire de son
ministère : “Un lieu décisif pour la
réussite d'un gouvernement. Un lieu
où le dévouement, la compétence,
la capacité à faire face à des drames
humains, un accident du travail, un
chômeur en grave difficulté, ne sont
pas des vains mots."