Guadeloupe - Le Fongecif s'attaque à ses frais de fonctionnement

Par - Le 15 mars 2014.

Comme il le souligne luimême,
il est le premier président
du Fongecif Guadeloupe issu de
la CGPME en trente ans. Autant
dire que son accession ne doit
rien au classique jeu de chaises
musicales, mais tout à la crise
de gouvernance qui a conduit
à la démission de l'ancien président
issu du Medef. De fait,
élu le 12 décembre 2013, le
nouveau président du Fongecif
Guadeloupe, Jean Kassis, a pour
difficile mission de remettre de
l'ordre dans la gestion d'un organisme
dont les frais de fonctionnement
culminaient à 30 %
− quand l'objectif était de ne pas
dépasser 8 %.

Le nouveau président n'a pas
traîné pour mettre en place
l'austérité : licenciement de la
moitié des effectifs, gel des salaires,
suppression des primes,
déménagement et réduction
de la superficie..., le Fongecif
Guadeloupe subit un véritable
traitement de choc. S'en portet-
il mieux ? Ayant visiblement
à coeur de démontrer que les
conseils du Fonds paritaire de
sécurisation des parcours professionnels
(FPSPP) sont suivis,
Jean Kassis commence par
rappeler avoir réduit le loyer
de 70 % et la superficie de 60.
Soit, mais comment fonctionne
le Fongecif avec une équipe aujourd'hui
réduite à une directrice
et son assistante, une comptable
et un conseiller chargé du
traitement des dossiers comme
de l'accueil ? “Nous prenons
du retard sur le traitement des
dossiers et avons été obligés
de réduire l'accueil", relate
le président. Après la cure, le
réconfort ? Celui-ci viendra
pour partie du FSE (Fonds social
européen) qui devrait financer
le poste d'assistante à hauteur
de 20 % et celui de comptable à
hauteur de 100 %, d'autre part
du recrutement espéré de deux
emplois d'avenir dédiés à l'accueil
et à l'assistance comptable.
Au-delà de l'attention portée
aux effectifs, d'autres mesures
de nature à améliorer la gestion
devraient suivre. D'abord un projet
de “dématérialisation" qui
mêle préoccupations écologiques
et souci de réduction des coûts
d'impression et d'envoi. Ensuite,
et suivant en cela les conseils du
FPSPP, un projet de mutualisation
avec les Fongecif de Martinique
et de Guyane. En vue, le déploiement
d'une plate-forme téléphonique
d'accueil, la mise en oeuvre
d'une gestion commune et la
création d'une direction unique.
“Cette mutualisation sera tout
bénéfice pour nous tous", veut
croire Jean Kassis, qui souligne
les difficultés liées à l'insularité :
“Nous sommes non seulement à
8 000 km de la métropole, mais
nous sommes aussi un archipel,
cette double insularité nous isole
et coûte cher, nous ne pouvons
nous déplacer qu'en avion…",
commente-t-il. Ce rappel de la
situation géographique est aussi
l'occasion d'embrayer sur les
difficultés économiques : “La
situation est critique, nous voulons
travailler avec le gouvernement
pour réduire le chômage,
mais les liquidations judiciaires
s'enchaînent", rappelle celui
qui est également président de
la section commerce du conseil
des prud'hommes de Pointe-à-
Pitre. Pour le Fongecif, il y a là
un projet qui lui “tient particulièrement
à coeur", à conduire en
partenariat avec le Conseil régional.
Objectif : garder quelques
secteurs d'activité essentiels,
comme la pêche, même s'il ne
s'agit pas de métiers prioritaires.
“La Désirade, Marie-Galante, les
Saintes, etc., nous sommes un
archipel, il y a nécessité de favoriser
la continuité de ces petites
structures", conclut-il.