Jean-Marie Marx “Numéro 1" de la négociation sociale

Par - Le 15 janvier 2014.

On peut avoir été l'un des proches
collaborateurs de Martine Aubry sur le
front des emplois jeunes et se voir pourtant
sollicité par un ministre UMP pour rédiger
un rapport sur la formation professionnelle
des demandeurs d'emploi. On peut aussi,
par la grâce d'un lapsus – celui de Laurent
Wauquiez confondant “Karl" et “Jean-
Marie" – avoir passé la majeure partie de sa
carrière dans des maisons aussi sérieuses
que l'ANPE, l'Agefaforia ou l'Apec et se
voir malgré tout cité dans les colonnes très
glamour-paillettes de Gala [ 1 ]Gala.fr du 20 janvier 2012. . “C'est comme
ça, quand on est la bonne personne au bon
moment et au bon endroit !", s'amuse Jean-
Claude Quentin, ancien secrétaire confédéral
Force ouvrière en charge des questions
d'emploi et de formation professionnelle,
dont la carrière et celle de Jean-Marie Marx
se sont à ce point croisées depuis le début
des années 1990 que les deux hommes sont
devenus amis. “J'ai toujours vu Jean-Marie
comme un véritable serviteur de l'État, mais
sans le côté langue de bois qu'on leur prête
parfois. Le genre d'homme aussi à l'aise
face à un groupe de doctorants que devant
des militants syndicaux", se souvient le
syndicaliste.

Nouvelles orientations...

En 1991, il rejoint le ministère de l'Emploi,
après un entretien de recrutement mené par
Guillaume Pépy, futur patron de la SNCF.
Pourtant, Jean-Marie Marx l'assure : bien
que proche de la gauche, c'est avant tout
pour ses compétences techniques que sa
candidature est retenue par l'exigeante
fille de Jacques Delors dans une période de
hausse du chômage.

L'ANPE, justement, il la rejoindra comme
directeur général adjoint de Michel Bernard,
puis de Christian Charpy. “Entre Charpy et
lui, ce n'était pas le grand amour…, résume
Jean-Claude Quentin. Jean-Marie était plutôt
sceptique sur le projet de rapprochement
avec les Assedic qui allait donner naissance
à Pôle emploi en 2009." L'intéressé confirme :
“Les scénarios d'une fusion réussie prenaient
Jean-Marie Marx
“Numéro 1" de la négociation sociale
comme base un taux de chômage frictionnel
à 5 %… c'était optimiste."

“Jean-Marie, tu ne peux pas rester numéro 2.
Il faut que tu deviennes numéro 1 !", lui
lança Christian Charpy un beau jour de 2009
dans un geste élégant pour lui indiquer le
chemin de la sortie. Sauf que depuis, si le
premier a disparu des écrans radar après
avoir réglé ses comptes dans un livre testament [ 2 ]La tête de l'emploi, Christian Charpy, éditions
Tallandier.,
le second a scrupuleusement
suivi la consigne de son ex-boss en prenant
respectivement la tête de l'Agefaforia, Opca
de l'agroalimentaire (devenu Opcalim en
2011), puis de l'Association pour l'emploi
des cadres (Apec). Et en devenant l'homme
de la situation dès lors que le gouvernement
requiert les services d'un expert pour rédiger
un rapport sur la formation des demandeurs
d'emploi ou pour piloter le groupe de travail
réunissant partenaires sociaux, État et
Régions autour du compte personnel de
formation dont les débats se sont achevés
fin décembre. “Lui confier la présidence de
ce groupe quadripartite était un bon choix :
Jean-Marie Marx allie bonne connaissance
des dossiers et excellentes capacités de
négociateur", confie Pierre Ferracci, président
du groupe Alpha, lui-même pressenti un
temps pour occuper cette fonction.

Sa tâche de président du “groupe quadri"
désormais terminée, Jean-Marie Marx se
tient-il prêt à embrayer sur une nouvelle
mission dans le champ du social ? “Ma priorité
aujourd'hui, c'est l'Apec. Les partenaires
sociaux et l'État, dans le cadre du mandat
de service public, ont impulsé de nouvelles
orientations, notamment pour la sécurisation
des parcours professionnels des cadres.
Il nous faut les conforter et les élargir au conseil
en évolution professionnel". Spécialiste de
l'emploi : un emploi à plein temps.

Notes   [ + ]

1. Gala.fr du 20 janvier 2012.
2. La tête de l'emploi, Christian Charpy, éditions
Tallandier.,