Jérémy Giacomini, ou comment un Dif peut relancer une carrière

Par - Le 15 septembre 2014.

“Suivre et finaliser une formation
professionnelle est révélateur d'une capacité
à gérer sa carrière et de qualités précieuses
pour un recruteur..." Il suffit parfois d'un petit
coup de pouce pour dépasser un “plafond
de verre", et il peut venir bien souvent de la
formation professionnelle. Un exemple ?

Un master 2 par la formation
continue...


“Je travaillais depuis six ans au sein du
groupe Les Échos, où je suis entré au service
marketing, se souvient Jérémy Giacomini. Je
dispose d'une formation initiale d'ingénieur en
mathématiques appliquées, que j'ai suivie à
Polytech-Lyon, qui s'appelait alors l'Istil. J'ai
pu, jusqu'à un certain point, évoluer dans le
groupe, mais avec le contexte économique de
la presse, notamment, il m'a semblé évident
que pour poursuivre ma carrière, il fallait que
je change d'entreprise. J'ai donc souhaité
renforcer mes compétences en marketing,
et j'ai utilisé les heures acquises au titre du
droit individuel à la formation pour suivre un
master 2 de marketing stratégique."

... et le téléphone sonne !

Diplômé en 2010 de l'organisme de formation
IFG-Cnof, Jérémy Giacomini a immédiatement
réactualisé son curriculum vitae sur les
sites et réseaux sociaux dédiés à l'emploi.
Le téléphone n'a pas tardé à sonner et les
rendez-vous avec les chasseurs de tête se
sont multipliés. “Je suis entré chez Nexity
trois mois après la fin de ma formation. Je
suis resté trois ans au poste de responsable
« fidélisation et marketing online », puis CRM
[customer relationship management]. Ensuite,
j'ai été débauché par le groupe concurrent
sur le marché de l'immobilier, Foncia, où je
gère le service CRM et digital. Je suis sur une
fonction transverse qui recoupe le marketing
et la gestion des systèmes d'information qui
touchent à la relation clients", poursuit-il.

Comment le Dif a-t-il pu suffire ?

Dans la mesure où Jérémy Giacomini avait
déjà un master, il lui a suffi de mobiliser ses
heures acquises au titre du droit individuel
à la formation pour obtenir au bout d'un
an son master 2, à raison de deux jours de
cours par mois. “Le responsable formation
du groupe Les Échos m'a aidé et orienté
pour trouver les dispositifs de financement
de la formation. J'ai constitué le dossier
technique et écrit une lettre de motivation
pour Mediafor [alors Opca de la presse, il a
laissé en janvier 2012 la place à l'Afdas], et
je suis entré en formation en 2009. J'avais
assez peu d'heures de cours, mais je devais
faire une étude de cas qui consistait à mener
un audit stratégique et marketing complet
chez un éditeur informatique. C'est un gros
investissement qui revient à mener de front
deux postes en même temps."

“Convaincre mon employeur
de ma capacité à faire
des efforts importants"


Un investissement que ne regrette pas
pour autant Jérémy Giacomini, car il a de
toute évidence influencé positivement le
responsable du recrutement de Nexity.
“J'ai été recruté avant tout sur mon cursus
global, cependant je pense que l'obtention
du master 2 a convaincu mon employeur de
ma capacité à faire des efforts importants.
Car, évidemment, cela supposait de
travailler le soir, mais aussi les week-ends,
et c'est un investissement important sur une
période longue, témoigne-t-il. Maintenant
que je suis en position de participer à des
recrutements, c'est un point auquel je serai
sensible. Car cela démontre également que
le candidat est capable de mettre en place
une stratégie de carrière et de la mener
jusqu'au bout."

De l'art de “creuser
son sillon"


Jérémy Giacomini a suivi par ailleurs
quelques cursus courts de formation sur
des thèmes comme le management ou la
gestion de projet, pour l'accompagner dans
le développement de sa carrière. Fort d'un
master complémentaire à sa formation
d'ingénieur, aujourd'hui il n'envisage pas de
suivre à nouveau une formation longue et
diplômante. “Le CRM est une compétence
mixte, pour laquelle il n'y a pas réellement de
formation dédiée. Par ailleurs, cela n'aurait
pas d'intérêt dans le développement de ma
carrière de suivre un autre cursus long. Mais
aujourd'hui, je creuse mon sillon !"