L'agence Europe éducation-formation France a lancé officiellement le nouveau programme Erasmus +

Par - Le 01 janvier 2014.

Le nouveau programme européen, officiellement lancé les 3 et 4 décembre derniers à Nantes, est doté
d'une enveloppe de 14,7 milliards d'euros, soit une augmentation de 40 % par rapport au précédent. Il est
certes plus ambitieux, visant à atteindre 4 millions de bénéficiaires, qui “pourront vivre une expérience
de mobilité à l'étranger pour renforcer leurs compétences, favoriser leur développement personnel et
améliorer leur employabilité", comme nous l'a expliqué le directeur de l'agence 2E2F.

Passage de relais. En sept ans (2007-
2013), le programme “Éducation
et formation tout au long de la
vie" a permis quelque 423 900
mobilités, 223 829 mobilités Erasmus,
4 022 programmes de partenariat,
24 653 contrats signés, 37 244 mobilités
de professionnels (tous programmes
sectoriels confondus), et plus de
13 000 porteurs de projet ont
bénéficié d'un financement de
2008 à 2013. Avec un budget
de plus de 636 millions d'euros
pour sept ans. “Ce programme
a été un succès. Avec Erasmus +,
le nouveau programme européen
2014-2020 pour l'éducation, la
formation, la jeunesse et le sport,
nous espérons, d'ici 2020, obtenir
le même succès", a indiqué à
L'Inffo Antoine Godbert, le
directeur de l'agence Europe
éducation-formation France
(2E2F), qui organisait à Nantes, les
3 et 4 décembre derniers, une conférence
nationale intitulée “Erasmus +, nouveau
programme, nouvelles opportunités".

Mobilité et formation continue

“Favoriser l'ouverture et la mobilité des
jeunes sur l'Europe est une réalité en Pays
de la Loire, a témoigné Jacques Auxiette,
président de cette Région. Notamment
pour ceux disposant de ressources modestes
et dont l'accès aux séjours à l'étranger est
plus difficile. Leur permettre d'accéder à
d'autres cultures, mais aussi d'approfondir
l'apprentissage d'une langue étrangère
constitue même l'une des priorités régionales,
en temps scolaire ou en apprentissage, du
lycée à l'université, en formation continue,
mais aussi hors temps de formation."

Selon Antoine Godbert, Erasmus +
mettra fortement l'accent sur la mobilité
des formateurs et des encadrants. En effet,
800 000 enseignants et administratifs de
l'éducation et de la formation seront
concernés. “Ces acteurs ont un effet de levier
sur la mobilité des élèves, des étudiants et des
apprentis, et jouent un véritable rôle dans
l'évolution des pratiques d'enseignement et
de formation", a rappelé le directeur de
l'agence 2E2F.

Les organismes de formation à la
manoeuvre


Le nouveau programme apporte une
nouveauté pour la mobilité des apprentis.
Ceux-ci ne pourront plus déposer leur
candidature de manière individuelle,
comme c'était le cas pour certaines actions
du précédent programme. Ce sont les
établissements d'enseignement ou les
organismes de formation qui organiseront
dorénavant les mobilités. “La mobilité doit
s'inscrire dans la stratégie d'internationalisation
ou dans le plan de formation de la
structure organisatrice, pour une meilleure
qualité et un plus grand impact des projet
financés", a expliqué Gabriel Moreau,
chargé du développement à l'agence 2E2F.
Pour 2014, 81,2 millions seront consacrés
à la mobilité des apprenants, dont plus de
26 millions d'euros (contre 17 millions
précédemment) aux apprentis.

Innovation pédagogique

Une autre particularité du
nouveau programme : l'innovation.
“Il s'agit de passer
de la mobilité individuelle,
qui a fait la particularité du
précédent programme, à des
partenariats autour de l'innovation
pédagogique, avec comme
outils des partenariats stratégiques",
a indiqué le directeur
de l'agence qui, depuis plus
de treize ans, est en charge
de la promotion et de la
mise en oeuvre de plusieurs
programmes et dispositifs
communautaires dans les domaines de
l'éducation et de la formation.
Partenariats stratégiques ? Il s'agit
d'actions visant à “mettre en oeuvre des
pratiques innovantes dans le domaine de
l'éducation et de la formation, pour en
améliorer la qualité et en moderniser les
acteurs". Avec en ligne de mire, avant
tout “la qualité et la pertinence de l'offre de
formation déjà existante, notamment dans
la formation professionnelle". Les pratiques
innovantes observées dans un autre
pays ou dans un autre secteur d'activité
pourront ainsi être adaptées et transférées.

Le nouveau programme encourage
d'ailleurs les “alliances sectorielles",
associant organismes de formation et
entreprises, afin de créer de nouvelles
filières ou des offres de formation dans
un secteur donné, et de moderniser les
pratiques de formation. L'innovation du
nouveau programme consiste également
à favoriser la mobilité des élus (régionaux
et locaux) et des chefs d'entreprise.
Un budget de plus de 4 milliards d'euros
(soit 28 %) est consacré à ces actions
de coopération pour l'innovation et les
“bonnes pratiques". Pour l'ensemble
de la période 2014-2020, 20 000 partenariats
stratégiques seront financés et
350 alliances sectorielles soutenues.

Réforme des politiques publiques

L'Europe s'est également engagée, dans
le cadre de ce nouveau programme,
à soutenir la réforme des politiques
publiques éducatives dans les 34 pays
participant à Erasmus +, mais aussi la coopération
avec les pays non européens. Cet
engagement se traduit notamment par la
mise en oeuvre d'outils pour la transparence
et la reconnaissance des qualifications
(ECTS, Ecvet [ 1 ]European credits transfer system ; European credit, etc.), la réalisation
d'études d'impact, ou encore l'appui aux
actions de rapprochement des systèmes
e u r o p é e n s
d'éducation et
de formation
(“processus de
Bologne" pour
l'enseignement
supérieur et
“processus de
Copenhague"
pour l'enseignement
et
la formation
p r o f e s s i o n -
nels). Ce sont
617 millions d'euros (4,2 % du budget
d'Erasmus+) qui seront consacrés à cette
action-clé.

Un programme plus simple...

Justement, “grâce à sa structuration en trois
actions-clés (mobilité individuelle à des fins
d'apprentissage, coopération et innovation
pour la coopération ; innovation et partage
d'expérience ; soutien à la réforme des
politiques publiques), au regroupement
de tous les programmes pour l'enseignement
supérieur et à la dématérialisation
des procédures Erasmus +
est un programme plus simple que
le précédent", a assuré Antoine
Godbert.
Jacques Auxiette s'en est du reste
félicité : ce programme, “en simplifiant
la lisibilité des dispositifs et en
bénéficiant de fonds supplémentaires,
devra lancer de nouvelles dynamiques
en faveur de la mobilité des jeunes et
des adultes en Europe en renforçant
encore l'accompagnement de leurs
projets". Un “engagement fort, qui
contribuera à préparer l'avenir et à marquer
les esprits de nombreux jeunes".

Stratégie Europe 2020

Erasmus + s'inscrit dans le cadre de la
stratégie Europe 2020, qui a pour lourde
ambition de “résoudre la crise économique
qui touche le monde, et plus particulièrement
l'Europe", mais aussi de “réformer profondément
notre modèle de croissance pour
atteindre une croissance plus intelligente, plus
durable et inclusive". Des objectifs chiffrés
existent : notamment, procurer un emploi
à au moins 75 % de la population âgée de
20 à 64 ans. Ce qui suppose l'émergence
de nouveaux métiers et de nouvelles compétences
et formations...
n Knock Billy
1.
2. European credits transfer system ; European credit
system for vocational education and training.

Notes   [ + ]

1. European credits transfer system ; European credit