La fédération Syntec propose de donner un “statut au capital humain"

Par - Le 16 février 2014.

“Les entreprises de services de
prestations intellectuelles contribuent,
directement et indirectement,
à la compétitivité globale de
notre économie. Nos entreprises
participent aux échanges de biens
et de services internationaux. Elles
jouent ce rôle parce qu'elles sont
intégrées dans le processus de
production des secteurs exploiteurs,
comme le secteur industriel
dans son ensemble", a souligné
Jean-Luc Placet, président de la
fédération Syntec [ 1 ]Elle regroupe les activités
d'ingénierie, du numérique, des
études et du conseil, de la formation
professionnelle et de l'événementiel.
, lors d'une
conférence de presse tenue le
23 janvier dernier.

Selon une étude réalisée avec
le concours du COE-Rexecode,
les exportations de services de
prestations intellectuelles sont
montées en France à 19,5 milliards
d'euros en 2012, soit l'équivalent
de 1 % du PIB et à “un peu plus de
3,4 % de l'ensemble des exportations
de biens effectuées depuis la
France". La filière regroupe quelque
80 000 entreprises, emploie entre
910 000 et 950 000 salariés et
réalise 120 milliards d'euros de
chiffre d'affaires. “À l'instar des
entreprises de taille intermédiaire
(ETI), les entreprises de prestations
intellectuelles doivent être identifiées
comme un secteur nouveau
de l'économie française", a déclaré
l'économiste Michel Didier. Il a
proposé d'appeler les activités de
ce secteur qui “a besoin de choc
de compétitivité", des “API", c'està-
dire “activités de prestations
intellectuelles".

La “capacité à innover"

Malheureusement, a déploré la
fédération, contrairement à de
nombreux secteurs de l'économie
qui bénéficient de dispositifs
destinés à préserver leur compétitivité
sur les marchés mondiaux,
celui des prestations intellectuelles
est “fortement pénalisé par l'augmentation
des charges et des taxes
pesant sur les salaires élevés"...
Pour sortir de cette situation, qui
“au-delà de mettre en danger
la filière elle-même, handicape
toute l'économie française, qui ne
pourra renouer avec la croissance
qu'en s'appuyant sur sa capacité à
innover et donc sur ses chercheurs,
ses ingénieurs et ses experts", la
fédération demande que soit
“valorisée à sa juste mesure la
source de création de valeur que
constitue le capital humain".
En effet, selon Jean Wemaëre,
président de la FFP, “le capital
humain, à travers la formation, est
le premier facteur de croissance. Il
est un facteur important en matière
d'innovation". C'est pourquoi la
fédération Syntec propose de
“donner un véritable statut au
capital humain" de l'entreprise,
notamment en reconnaissant la
formation professionnelle comme
un investissement − et le projet
de loi en cours d'examen va en ce
sens. Mais il faut aussi, poursuit elle,
“dépasser la logique du simple
bilan social pour mesurer ses évolutions
et sa valeur au travers d'un
observatoire".

Notes   [ + ]

1. Elle regroupe les activités
d'ingénierie, du numérique, des
études et du conseil, de la formation
professionnelle et de l'événementiel.