La formation à distance en “combat contre des décennies d'habitude"

Par - Le 01 mai 2014.

Cela fera treize ans en juin prochain
qu'une circulaire de la DGEFP
rédigée sous l'impulsion du Forum
français pour la formation ouverte
et à distance (Fffod) définissait ce
que devait être une action de formation
à distance pour entrer dans
le périmètre de l'imputabilité. Une
situation remise en cause par la loi
du 5 mars 2014.

“Voici quarante ans, la loi de 1971
avait fait de la France un modèle.
Aujourd'hui, nous sommes en
retard sur le reste de l'Europe,
voire du monde, y compris vis-àvis
de l'enseignement initial français,
qui commence à évoluer plus
vite que la formation continue",
avertissait le président du Fffod
Jacques Bahry [ 1 ]À Paris le 1er avril dernier., lors d'un colloque
co-organisé avec l'APapp
(Association pour la promotion du
label des Ateliers de pédagogie
personnalisée). Objet du modèle ?
La capacité du système français
à laisser partir chaque année en
formation un salarié sur quatre.
Objet du retard ? L'installation de
la formation à distance comme
modalité à part entière de la
formation continue. La raison ?
Le système réglementaire en
vigueur, qui continue de penser le
contrôle en des termes inadaptés
à la dématérialisation de l'acte de
formation. Et d'expliquer : “Nous
nous sommes battus pour que
la nouvelle réforme prenne les
choses en compte, elle l'a fait,
partiellement." Suppression du
0,9 d'un côté, formulation d'une
nouvelle définition de l'action
de formation de l'autre, Jacques
Bahry serait ravi si, bémol, “un
dernier alinéa n'indiquait pas que
la mise en oeuvre [était] renvoyée
à des décrets". Enjeu des discussions
à venir : “Savoir comment
ce qui était une obligation fiscale,
devenue aujourd'hui une obligation
de droit social, va être contrôlé."
Soulignant son inquiétude, le
président du Fffod prévient : “Si
par malheur, les contrôleurs, par
habitude mentale, demandaient,
comme avant, une feuille de
présence, etc., on sera retournés
pas loin de zéro." Et de conclure :
“Nous avons de puissants alliés,
mais c'est vraiment un combat
contre des décennies d'habitude,
je ne peux pas dire que je suis sûr
que nous y arriverons…"

Notes   [ + ]

1. À Paris le 1er avril dernier