La reconnaissance des compétences militantes est loin d'aller de soi

Inffo formation n° 864 - 15-31 octobre 2014 - Philippe Grandin

Par - Le 15 octobre 2014.

L'Observatoire de la responsabilité
sociétale des entreprises
([Orse->www.orse.org/maj/upload/document/
document_1475.pdf].) vient de publier une étude
relative à la reconnaissance et à
la valorisation de l'expérience et
des compétences acquises dans
le cadre de l'activité syndicale ou
associative depuis plusieurs années
L'étude s'intéresse notamment
aux travaux universitaires
destinés à promouvoir la validation
des acquis de l'expérience
(VAE) syndicale et les parcours
militants.

Elle relève ainsi une réelle difficulté
à établir un référentiel de
compétences ou un “label" professionnel
de militant. Cependant,
il existe des outils, tels que
les référentiels de compétences
Mandascop ou le dispositif de
valorisation de l'expérience militante
(Divem) en Aquitaine, qui
facilitent l'identification par les
acteurs eux-mêmes de leurs compétences
et donc leur signalement
dans le cadre de démarches VAE
ou de recherche d'emploi.

De réels savoir-faire

Ces référentiels, poursuit l'étude,
“qui tentent d'objectiver les
compétences pour les rendre
valorisables par des organismes
certificateurs ou de formation
et transférables au milieu professionnel,
permettent avant
tout au militant ou au bénévole
de prendre conscience, de se
convaincre lui-même des compétences
qu'il a développées dans
le cadre de son activité syndicale
ou associative".

À partir de là, la question qui
reste est de savoir comment les
entreprises, les recruteurs, les
conseillers RH, ou bien encore
Pôle emploi, apprécient à leur
tour ces compétences. Une
forme de consensus doit donc
émerger afin de faciliter les différentes
étapes de la reconnaissance
des compétences, considère
l'étude.

Freins à la
reconnaissance


Mais il existe différents freins
à la reconnaissance des compétences
militantes. Pour l'Orse,
les freins “relèvent à la fois de
préjugés dont peuvent être victimes
les militants syndicaux,
d'un certain conservatisme mais
aussi de logiques d'attraction et
de concurrence entre organisations".
Les freins peuvent surtout
être de l'ordre du concept, c'està-
dire en désaccord avec une certaine
idéologie du militantisme,
voire du don de soi, qui ne pourrait
être compatible avec l'idée
de professionnalisation.