Le Cési lance son “École supérieure des métiers"

Par - Le 01 août 2014.

Sophie Crespy, directrice de Cési Alternance,
en est convaincue : “L'alternance est une voie
privilégiée vers l'emploi. Son principe de gratuité,
inscrit dans la loi, et la rémunération
versée par l'entreprise d'accueil en font un
formidable outil de promotion et d'ouverture
sociale." En vingt ans, cet organisme d'enseignement
supérieur et de formation continue a
ainsi formé près de 20 000 alternants de tous
niveaux. Le Cési décide aujourd'hui d'aller
plus loin en créant Cési Alternance, l'“École
supérieure des métiers".

Préparer à 24 métiers différents

Cet établissement prépare aux fonctions de
technicien supérieur (après le bac), cadre
opérationnel (après un bac + 2) ou manager/
expert (après un bac + 4) dans quatre “filières
d'excellence" : informatique et numérique,
ressources humaines, BTP et enfin, industrie
et services. Avec 20 titres de niveau I, II
et III [ 1 ]Respectivement niveau bac + 5, + 3 et + 2. enregistrés au Répertoire national des
certifications professionnelles (RNCP), elle
prépare à 24 métiers différents, de responsable
de systèmes informatiques à expert en
développement RH, en passant par technicien
supérieur en gestion de chantier ou managerexpert
en qualité, sécurité et environnement.

La cinquième marque
du groupe Cési


“Pour faire de l'alternance, il faut être au
plus près des entreprises et des alternants",
souligne Sophie Crespy. Avec ses 21 campus
à travers la France, Cési alternance cultive
cette proximité. C'est la cinquième marque
du groupe Cési, après ei.cesi (école d'ingénieurs),
Cési entreprises (formations inter et
intra-entreprises), Cési exia (école supérieure
d'informatique) et Cési certification (certifications
dans les domaines de l'immobilier, de la
pédagogie, de l'industrie et des services).

UNE “PÉDAGOGIE DE LA RÉUSSITE"

Philippe Meirieu, le vice-président de la
Région Rhône-Alpes en charge de la formation
tout au long de la vie, défend l'alternance, qu'il
considère comme “une pédagogie de la réussite".
à l'occasion de la table ronde organisée
le 24 juin à Lyon par le Cési, ce spécialiste des
sciences de l'éducation a rappelé que “l'alternance
est une méthode pédagogique avant
d'être un dispositif juridique".

Revaloriser le temps passé
en centre de formation


La mise en situation en entreprise soulève
d'ailleurs des questions : “Rien ne garantit que
la progression académique rencontre au bon
moment et pour tout le monde les situations et
les problématiques qui se vivent en entreprise."
À ses yeux, on laisse trop souvent au seul alternant
“la responsabilité d'organiser l'interaction
entre ce qu'il apprend en formation et ce qu'il
vit en entreprise. Tout juste lui propose-t-on
quelques perspectives communes, lors de la
rédaction de rapport de stage, par exemple".
C'est d'autant plus dommage que, pour Philippe
Meirieu, “les alternants ont systématiquement
tendance à survaloriser les périodes en entreprise
et à considérer, au fil du temps, que le
temps de formation est du temps perdu. Aux
centres de formation de se prémunir de cette
tendance en apprenant à l'alternant à mettre
son expérience en perspective et à transférer
ses savoir-faire".

La recherche sur l'alternance et ses pratiques
mériterait d'être approfondie : “Quelles formules
fonctionnent le mieux ? Comment doitêtre
pensé le tutorat ? Comment s'opère le
transfert de compétences ? Des travaux de
recherche devraient être menés sur ce thème."

La plus-value pédagogique

Pour Philippe Meirieu, l'alternance est un outil
de promotion sociale : “C'est important de le
rappeler, cela fait partie de son identité." Ces
formations doivent aussi tenir compte des
priorités économiques : “L'alternance est une
solution parfaitement adaptée aux besoins
des entreprises. A fortiori pour les métiers en
tension." Comment être plus attentif à la plusvalue
pédagogique ? “Pour ouvrir une filière
d'alternance, il faut vraiment montrer que c'est
le meilleur moyen d'acquérir et de structurer
des compétences", répond le spécialiste des
sciences de l'éducation.

Une vision globale

Sans avoir “une visée purement adéquationniste,
il faut une vision globale des problématiques
d'emploi et de formation". Les différents
modes de formation doivent donc apprendre à
travailler ensemble : “Je suis très heureux des
rapprochements que nous avons eus avec l'Éducation
nationale. Cela nous permet de concevoir
l'ensemble des dispositifs de formation dans
leur complémentarité, en évitant les doublons
ou les trous, géographiques ou de filières. L'idée
est de construire un paysage de formation où la
complémentarité prime sur la rivalité."

Notes   [ + ]

1. Respectivement niveau bac + 5, + 3 et + 2.