Le CIDJ aide à combattre les idées reçues sur les “secteurs qui recrutent"

Par - Le 01 janvier 2014.

Le phénomène n'est pas nouveau
: “D'un côté, un chômage de
masse qui touche beaucoup de
jeunes ; de l'autre, des dizaines
de milliers d'emplois non pourvus."
C'est en rappelant ce “paradoxe
vivant" que Philippe Salles,
directeur du CIDJ, présentait en
décembre dernier l'édition 2013-
2014 du Guide des secteurs qui
recrutent.

Ambition de cette deuxième édition
: combattre de manière pratique
les idées reçues qui polluent
bien des décisions d'orientation et
tendent à figer le marché de l'emploi.
L'enjeu est d'autant plus significatif
que, veut croire Philippe
Salles, la continuation du départ
à la retraite des baby boomers
va provoquer encore des “appels
d'air" qui ne feront que renforcer
cette contradiction.

200 métiers antichômage

Aussi, et comme l'an dernier,
la nouvelle édition s'efforce de
présenter plus de 200 métiers
pour lesquels vingt-deux secteurs
peinent à recruter.

Valeur ajoutée de l'outil, selon
Michel Tardit, chargé de veille
documentaire et coordinateur
du guide : synthétiser les données
disponibles par un travail
de veille et de compilation des
principales sources en la matière
(CGSP [ 1 ]Commissariat général à la stratégie
et à la prospective, ex-Centre d'analyse
stratégique.
, enquêtes annuelles
de Pôle emploi et de l'Apec,
branches professionnelles,
observatoires, ministères, etc.).
Le tout couronné par un rappel
des prévisions d'embauche des
grandes entreprises et des sites
emploi.

Michel Tardit le souligne, le guide
n'hésite pas à être le plus fin
possible lorsque les données le
permettent, en mentionnant par
exemple le type de contrats privilégiés
par telle ou telle branche
(CDI, CDD ou alternance).

Transformations
d'emplois, ou
créations ?


Spécificité : être parti des besoins
“pratico-pratiques" exprimés par
les jeunes lors d'ateliers collectifs
bimensuels proposés depuis environ
deux ans sur la connaissance
du marché de l'emploi et les secteurs
qui recrutent, notamment
en Île-de-France, explique Agnès
Caron, directrice des ressources
documentaires. L'occasion, pour
l'équipe du CIDJ de se confronter
directement aux fameuses “idées
reçues" et, partant, de tenter d'y répondre.
Des exemples ? “Le secteur
de l'environnement et du développement
durable va créer beaucoup
d'emplois", vrai ou faux ? “Faux, le
secteur génère certes des attentes
très fortes mais il s'agit davantage
de transformation d'emplois existants
que de créations d'emploi."
Relevant peut-être moins d'une
idée reçue que d'une certaine
mise en scène de la thématique du
développement durable, il apparaît
également que les jeunes intéressés
par ce secteur rêvent bien
souvent davantage de “protéger
la nature" que de s'investir dans
les filières techniques, moins glamour
mais qui recrutent davantage.
Des exemples ? Le traitement
de l'eau, l'assainissement,
les déchets, l'air ou encore les
énergies renouvelables…

Moins connu peut-être : “Quel
est le secteur qui doit renouveler
un quart de ses effectifs d'ici à
2020, soit 600 000 emplois dont
10 % de cadres ?" Réponse qui
ravira Benoît Hamon : l'économie
sociale et solidaire, notamment
sur les métiers d'éducateur sportif,
d'aide à domicile, d'animateur
et d'infirmier.

Évoquant de lui-même un grand
absent, Michel Tardit explique
l'omission de la fonction publique,
notamment territoriale,
par la difficulté d'appréhender de
façon précise l'évolution de l'emploi
public. “Depuis septembre
dernier, tempère-t-il, le ministère
a rendu visibles des chiffres
concernant le recrutement dans
les trois fonctions publiques."
À retrouver, donc, dans la troisième
édition…

LE VISITEUR TYPE DU CIDJ

“L'usager type demeure l'étudiante de Paris et de la région
parisienne, âgée de 25 ans", indique Delphine Foviaux, chargée
de marketing et community manager du CIDJ. Une donnée
à tempérer au regard de la diversité des visiteurs : 24 % de
collégiens-lycéens, 30 % d'étudiants, 26 % de personnes en
recherche d'emploi, 10 % de salariés et 10 % de divers incluant
“les parents et les grands-parents…" Que viennent-ils chercher ?
“À 52 %, le gros de la demande concerne les questions relatives
à l'orientation, aux études, aux métiers et aux stages", indique
Agnès Caron. Suivis par 19 % de personnes en recherche d'emploi
ou de job, 10 % d'étrangers, 6 % de personnes s'informant sur la
mobilité européenne et 6 % sur la formation continue.

Notes   [ + ]

1. Commissariat général à la stratégie
et à la prospective, ex-Centre d'analyse
stratégique.