Les Missions locales, “service public de l'accompagnement entre l'école et l'emploi"

Inffo formation n° 864 - 15-31 octobre 2014 - Nicolas Deguerry

Par - Le 15 octobre 2014.

Face à une situation des jeunes
qui s'aggrave, l'action des Missions
locales mérite plus que jamais le
soutien du gouvernement et des collectivités
territoriales. Tel est, en
substance, le message porté par la
motion adoptée à l'unanimité lors
de la dernière assemblée générale
de l'Union nationale des Missions
locales (UNML), le 25 septembre
à Paris. Elle a également vu la
réélection à l'unanimité de Jean-
Patrick Gille dans ses fonctions de
président.

“En première ligne"
“Le réseau des Missions locales
est en première ligne pour l'emploi
des jeunes." Prononcés par la déléguée
générale à l'emploi et à la
formation professionnelle (DGEFP)
Emmanuelle Wargon, ces mots ont
résonné positivement aux oreilles
des auteurs de la motion qui venait
d'être lue. Estimant inédites les
difficultés d'insertion dans l'emploi
et dans la société auxquelles
doit faire face la jeune génération,
le texte souligne l'implication des
Missions locales, non sans oublier
de mentionner leurs “responsabilités
nouvelles" : emplois d'avenir,
“garantie jeunes", conseil en évolution
professionnelle (CEP) ou compte
personnel de formation (CPF). Tous
ces nouveaux dispositifs mobilisent
le réseau national qui entend “être
reconnu comme le service public
de l'insertion et de l'accompagnement
des jeunes entre l'école et
l'emploi".

Demande de nouveaux
financements


Mais ces dispositifs, ajoute l'UNML,
ne peuvent être suivis à budget
constant. Elle demande un soutien
accru du gouvernement (voir encadré).
Et n'en oublie pas ses partenaires
: elle souligne la nécessité
d'“une reconnaissance plus forte" et
d'un “engagement financier pérenne
et pluriannuel par l'État" en faveur de
l'ensemble des acteurs territoriaux
(Maisons de l'emploi, Plans locaux
pour l'insertion et l'emploi et autres
acteurs de l'insertion par l'économie).
Enfin, l'Union nationale rappelle “son
attachement à la création d'un Conseil
national de l'insertion des jeunes pour
développer une politique de la jeunesse
pour et avec les jeunes".
Plaidant pour le décloisonnement
des dispositifs et le développement
de nouveaux droits (“deuxième
chance", accompagnement de
l'école à l'emploi, allocation d'insertion),
la position de l'UNML n'est pas
sans rappeler l'avis du Conseil économique,
social et environnemental
de juin 2012 sur les droits sociaux
des jeunes.

LES DEMANDES DES MISSIONS LOCALES

 Porter à hauteur de 200 millions d'euros les crédits de
fonctionnement négociés dans le cadre de la convention
pluriannuelle d'objectifs ;

 évaluer et financer “à la hauteur des besoins à prendre en compte"
les crédits pour l'accompagnement et la formation des jeunes en
emplois d'avenir ;

 “sécuriser" le financement des Missions locales dans le cadre de
l'“initiative européenne de la jeunesse", avec un dispositif financier
porté par l'État permettant d'avancer des fonds européens ;

 former les professionnels à la mise en oeuvre des nouveaux
dispositifs, avec un financement par l'État, aux côtés de la branche
professionnelle qui “ne pourra à elle seule prendre en compte toutes
les actions d'adaptation des compétences".