Métallurgie - Un accord visant à renforcer l'insertion des salariés handicapés

Par - Le 01 janvier 2014.

Au terme de trois réunions de
négociation, l'Union des industries
et métiers de la métallurgie
(UIMM) et trois organisations
syndicales − FO, la CFDT et la
CFTC − signaient le 12 décembre
dernier l'accord sur l'emploi des
personnes en situation de handicap
dans la métallurgie.

La déclaration d'intention des
partenaires sociaux en précise
les objectifs : développer une politique
de branche pour
orienter les personnes
en situation de handicap
vers les métiers
industriels, renforcer
la coopération avec les
écoles et établissements
de l'enseignement supérieur,
et faire connaître
les besoins en recrutement
des entreprises
industrielles.

L'accord prévoit aussi
de professionnaliser les
centres de formation
industriels, et d'accompagner les
entreprises et les salariés de la
métallurgie dans l'insertion professionnelle
et le maintien dans
l'emploi des personnes en situation
de handicap. Aujourd'hui,
environ 9 000 établissements
sont assujettis à l'obligation
d'emploi des travailleurs handicapés
dans la métallurgie
− soit 9 %. Ils couvrent 13 %
de l'effectif salarié assujetti en
France, ce qui représente 1,2 million
de salariés.

Adapter les modalités
d'évaluation des
CQPM


Frédéric Homez, secrétaire général
de FO Métaux, se félicite que
l'accord soit “impératif" et que
son application soit suivie par
un groupe technique paritaire
dédié. Certes, souligne-t-il, “certains
grands groupes du secteur
sont particulièrement vigilants
sur les questions du handicap,
mais un accord de branche obligera
l'ensemble des acteurs à s'y
conformer".

De son côté, Jean-François
Foucard, secrétaire national en
charge de l'emploi et de la formation
professionnelle au sein de la
métallurgie CFE-CGC, se félicite
que les personnes en situation
de handicap puissent désormais
bénéficier d'une adaptation du
“dispositif des qualifications professionnelles"
(prévu par l'accord
national de juillet 2011) : lors des
évaluations des CQPM − certificats
de qualification paritaire de
la métallurgie −, les candidats en
situation de handicap auront ac
cès à leur demande aux moyens
de compensation dont ils peuvent
bénéficier en situation de travail.

Afin de passer ces examens
dans les meilleures conditions,
ils pourront aussi bénéficier de
temps supplémentaire.

Le groupe technique paritaire
“Qualifications" va d'ailleurs inscrire
à son programme de travail
les “voies et moyens" permettant
d'adapter ces modalités d'évaluation
des CQPM.

Également prévue, une
autorisation d'absence
sans perte de salaire
pour les salariés reconnus
travailleurs handicapés,
ainsi que ceux
ayant à leur charge
un enfant, un conjoint
ou un ascendant en
situation de handicap.

“C'est évidemment une
belle avancée et nous
espérons aller plus loin
lorsque nous nous reverrons
lors de la commission de
suivi !", annonce Jean-François
Foucard.

LE PROFIL DES BÉNÉFICIAIRES

Quel est actuellement le profil des bénéficiaires de
l'obligation d'emploi dans la métallurgie ? Selon la
Dares, une population très largement masculine
(79 %), âgée de 50 ans et plus (51 %), avec
plus de dix ans d'ancienneté (68 %) et relevant
principalement de la catégorie des ouvriers (75 %).
Quelles sont les caractéristiques des contrats de
travail de ces bénéficiaires ? Les statistiques font
état d'une forte majorité de CDI (92 %) et de temps
plein (88 %).