Rencontres sénatoriales - Quand les apprentis interrogent ministre et sénateurs

Par - Le 15 mars 2014.

Plus de 300 apprentis étaient réunis
le 6 mars au Sénat pour assister
à la 14e édition des Rencontres sénatoriales
de l'apprentissage. Au programme
de l'après-midi : échange
entre des apprentis venus de la
France entière, des parlementaires
et le ministre du Travail, Michel
Sapin. L'occasion d'aborder les difficultés
que rencontrent les jeunes
sur le terrain, mais aussi de faire le
point sur les apports de la nouvelle
loi sur la formation professionnelle
en matière d'apprentissage.

Beaucoup d'interrogations chez les
apprentis venus passer la journée
au Palais du Luxembourg. Difficultés
pour s'insérer dans le monde du travail,
volonté de sécuriser les parcours
d'apprentis… Quatorze intervenants
se sont lancés et ont interpellé les
politiques présents pour livrer leur
expérience dans le but de comprendre
les mesures mises en place
en faveur de l'apprentissage. “Beaucoup
de mes camarades voient leur
contrat d'apprentissage se rompre
prématurément. Comment comptezvous
lutter au niveau de l'État pour
sécuriser les parcours des apprentis
?", a questionné Fatoumata,
jeune apprentie dans le secteur de
la vente. Et le ministre de répondre :
“C'est effectivement un problème,
même si les chiffres n'augmentent
depuis dix ans. Il faut renforcer l'accompagnement
personnel et la médiation
afin de surmonter les difficultés
rencontrées avec les entreprises.
Cela doit se faire au niveau des CFA,
mais aussi au niveau des Régions qui
voient leurs compétences renforcées
grâce à la réforme." Anthony a souhaité,
lui, attirer l'attention des politiques
sur les métiers nouveaux. Et
c'est une fois de plus le ministre qui
a précisé : “Plusieurs actions doivent
être menées au niveau national pour
repérer les nouveaux métiers, au niveau
des branches ainsi qu'au niveau
des territoires pour permettre l'émergence
des métiers de demain."

De nombreux questionnements également
autour de la mobilité des
apprentis. “J'ai une amie qui doit
faire plus de 200 km tous les jours
pour se rendre à son centre de formation.
Est-ce que l'État compte
renforcer les aides pour permettre
à chaque apprenti de se rapprocher
de son lieu de travail et de son lieu
de formation ?", a lancé Jefferson,
étudiant en BTS. Si la sénatrice
socialiste, Danielle Michel, a admis
qu'il existait un véritable problème
de transport pour les apprentis, elle
a rappelé que beaucoup avait été
fait dans ce domaine : “Les Missions
locales et Pôle emploi sont là pour
aider les jeunes à constituer des
dossiers afin de bénéficier d'aides
existantes."

Ces rencontres ont également été
l'occasion pour Michel Sapin, ainsi
que pour le sénateur Claude Jeannerot,
rapporteur de la loi sur la formation
professionnelle, de revenir sur
les apports de la réforme en matière
d'apprentissage. “Grâce à cette loi,
nous avons permis un renforcement
des financements de l'apprentissage,
une simplification des circuits,
un renforcement du rôle des Régions
et une sécurisation accrue des parcours",
a constaté le sénateur socialiste.
Quant au ministre, il a tenu à
réaffirmer “l'importance de l'apprentissage
qui est une voie d'excellence
et l'un des meilleurs moyens d'entrer
dans l'emploi de manière durable".
Rappelant l'objectif du gouvernement
d'atteindre les 500 000 apprentis
à l'horizon 2017, il n'a toutefois
pas pu éviter de constater le recul
du nombre d'apprentis en 2013 [ 1 ]25 014 contrats en moins, soit une
diminution de 9 % selon les chiffres
de la Dares
:
“Malheureusement, le monde de
l'apprentissage est lui aussi soumis
aux aléas de la conjoncture."

Notes   [ + ]

1. 25 014 contrats en moins, soit une
diminution de 9 % selon les chiffres
de la Dares