Michaël Zoicas, apprenti paysan
Meilleur apprenti de France catégorie horticulture en 2023, Michaël Zoicas a témoigné de son parcours à l'invitation d'Ocapiat, l'Opco de la coopération agricole, agriculture, pêche, industrie agroalimentaire et territoires, au dernier Salon de l'agriculture. À 19 ans, le jeune homme revendique une filiation avec les paysans engagés.
Par Centre Inffo - Le 25 juillet 2024.
Christelle Destombes
Rien ne semblait prédestiner Michaël Zoicas à l'horticulture. À peine ses grands-parents vivant en Roumanie, “paysans à la dure, avec un vieux tracteur, des vaches et des cochons, et qui allaient vendre du lait au marché de la ville voisine à 4 heures du matin, par - 15"... Mais la période du Covid a été à l'origine d'une réflexion sur “le système dans lequel on vit" et qu'il faudrait changer : “J'ai essayé de comprendre notre monde, et j'ai compris qu'on mange n'importe quoi, entre autres. J'ai commencé à vouloir faire ma part."
Glorifier le métier
Michaël Zoicas, 19 ans, est en première année de brevet professionnel de responsable d'exploitation agricole (BPRE) en alternance. Son CFA est à Antibes, l'association Appese où il effectue son alternance à Nice. Il cultive son potager depuis ses 16 ans à La Gaude (06), sur le terrain de sa grand-mère maternelle. Médaillé d'or au concours des Meilleurs apprentis de France, Michaël est un jeune homme pressé et déterminé. “J'ai arrêté l'école en 1ère, je n'avais pas besoin du bac. Ce que je veux, c'est produire de la nourriture qui est saine, qui est bonne, qui est belle."
“Apprenti paysan", un terme qui, selon lui, “glorifie le métier", Michaël tend vers l'autonomie : il fait ses semences pour pouvoir ressemer en toute indépendance – “ce qui fait toute la force de la paysannerie" –, il recycle des bâches pour faire ses serres... Si la compétition le motive, c'est aussi parce qu'il apprend : “Les concours me permettent d'apprendre pléthore de choses et de rencontrer des gens passionnants. Sans oublier le petit stress du passage devant le jury et la reconnaissance. Les apprentis dans le milieu agricole sont démotivés. Souvent, c'est une voie de garage. Or les concours permettent de mettre en avant ceux qui ont vraiment envie de pousser leur métier à l'excellence."
Partager sa passion
Son rêve ? Son brevet en poche, voyager, faire du woofing, découvrir de nouveaux paysages, cultures et paysans, “s'enrichir de la diversité". Puis, plus tard, s'installer en maraîchage commercial, à petite échelle : “Avoir une surface entre 4 000 et 6 000 m2, où je produis des fruits et légumes pour nourrir ma famille et mes amis, et pour faire un peu de vente directe, dans un mode de vie où je n'ai pas besoin de beaucoup vendre."
En attendant, Michaël n'a pas que les mains dans la terre : il anime, avec la fougue de sa jeunesse un compte Instagram et une chaîne YouTube “pour partager une passion, des messages qui me semblent justes". Il anime aussi une émission de radio deux fois par mois sur France Bleu azur pour donner des conseils jardin. Partout, il défend un objectif : “Nourrir les gens de manière saine, promouvoir une culture biologique."