Entretien de seconde partie de carrière : “un acte de relations humaines"

Par - Le 16 novembre 2010.

La loi sur la formation professionnelle du 24 novembre 2009 est venue renforcer l'action de l'entreprise en faveur de ses seniors, en instaurant l'entretien de seconde partie de carrière dans les entreprises de plus de 50 salariés : celles-ci doivent organiser pour chacun de leurs salariés, dans l'année qui suit leur 45e anniversaire, un entretien professionnel au cours duquel elles informent les salariés sur leurs droits en matière d'accès à un bilan d'étape professionnel, à un bilan de compétences ou à une action de professionnalisation (Code du travail, art. L. 6321-1). Certains accords de branche viennent préciser l'organisation de cet entretien et le formalisme que l'employeur doit respecter.

Peu ou pas d'enquêtes ont été réalisées sur l'entretien senior. Il apparaît le plus souvent comme un outil mis en place parmi d'autres pour favoriser le maintien dans l'emploi des salariés âgés. Une étude de l'Anact[Agence nationale pour l'amélioration des conditions de travail. www.anact.fr [/footnote] sur [les bonnes pratiques des entreprises en la matière montre que la dimension “compétence" est centrale dans la plupart d'entre elles s'agissant des seniors, et qu'elle renvoie surtout à des enjeux stratégiques de pérennité et de développement de l'entreprise.

L'accent est mis sur les “compétences clés" qu'il s'agit de “conserver, acquérir ou transmettre". Une situation de crise, notamment, “nécessite de réfléchir au reclassement et à l'employabilité", précise l'enquête. Des actions complémentaires sont en général mises en place en même temps qu'est recherchée l'évolution des parcours professionnels, sur le champ de la santé au travail et de l'aménagement du travail. Quoi qu'il en soit, les entreprises, dès lors que la question des compétences est centrale, vont donner une impulsion à la GPEC et donc mettre en place un certain nombre d'outils, dont l'entretien de seconde partie de carrière. Mais il s'agit là d'entreprises ayant mis en place des accords sur l'emploi des seniors.

Une étude de la Dares[ 1 ]Direction de l'animation de la recherche, des études et des statistiques du ministère du Travail. www.travail-solidarite.gouv.fr , publiée en septembre dernier, montre qu'en 2008, 12 % des établissements de moins de 50 salariés avaient mis en place ces entretiens de deuxième partie de carrière. Ils “sont nettement plus fréquents dans les grands établissements, de façon logiquement corrélée avec le nombre de salariés potentiellement concernés : ils concernent 37 % des établissements de 500 salariés ou plus", précise la Dares.

Les entretiens abordent notamment les souhaits des salariés en matière de formation (86 % des établissements), les perspectives d'évolution du salarié (76 %), la prise de responsabilité et les objectifs individuels de professionnalisation (72 %), l'information sur le déroulement de la seconde partie de carrière et l'accès à la formation (71 %).

Le taux d'emploi des seniors passe la barre symbolique des 60 %

Le 22 septembre dernier, le secrétaire d'État chargé de l'Emploi a présenté une communication relative au bilan de la politique de l'emploi des seniors. Le taux d'emploi des 55-60 ans a atteint 60 % au 2e trimestre 2010. “C'est la première fois que le taux d'emploi de cette tranche d'âge atteint cette barre symbolique, plaçant enfin la France dans la moyenne européenne", s'est félicité le secrétaire d'État. Qui a précisé également qu'à ce jour, plus de 80 accords de branche et 33 900 accords d'entreprises avaient été négociés : “La quasi-totalité des salariés des entreprises de plus de 50 salariés sont désormais couverts."

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Notes   [ + ]

1. Direction de l'animation de la recherche, des études et des statistiques du ministère du Travail. www.travail-solidarite.gouv.fr