Branche des OF : un périmètre aux contours flous

Par - Le 01 février 2010.

Tous les syndicats regrettent la trop grande dispersion de la branche des organismes de formation et déplorent de ne regrouper que très imparfaitement les organismes de formation et les formateurs.

Les syndicats n'intègrent pas, par exemple, les centres de formation internes des entreprises, et les formateurs de structures à activités multiples sont ventilés dans la branche dominante de la structure. Ou encore, certains réseaux importants de formation comme l'Afpa, les Gréta, les salariés des Opca, les services de formation continue des Universités ont leurs propres conventions collectives. Il existerait pas moins de 50 autres conventions collectives dans le secteur, estime le Synafor-CFDT.

Plusieurs syndicats de salariés estiment que la FFP “n'a pas assez d'adhérents et défend surtout les intérêts des grosses structures" (Snepat-FO) ou encore “qu'elle ne reflète pas la diversité du secteur au niveau national" (CFTC). Le SNPEFP-CGT fait la même analyse et considère que “le fait d'avoir un seul interlocuteur patronal bloque souvent les possibilités d'aboutir". Pour lui, “une pluralité de syndicats patronaux améliorerait les négociations paritaires ; leur participation permettrait une représentativité patronale plus large et une prise en compte de problématiques autres que celles du secteur privé marchand lucratif". Quant à la FFP, elle insiste sur la diversité des organismes qu'elle représente : la moitié de ses adhérents réalisent un CA inférieur à un million d'euros, assure-t-elle. “Et tous les domaines de formation sont représentés", ajoute-t-elle.

Portail_Aio_5d00.pdfMais la question de la représentativité se pose également côté salariés. Larbi Bessa, de F&D CFE-CGC, note que “60 % des organismes de formation emploient moins de dix salariés, n'ont pas de représentants du personnel et n'appliquent pas les accords de la branche".


atelier_Form9f05.pdfEn écho, Yann Poyet, du Snepat-FO, relève que le problème de la représentativité existe aussi pour les syndicats de salariés, surtout parce que 85 à 90 % des entreprises ont moins de dix salariés. “Ce sont en majorité des très petites entreprises avec un ou deux salariés, souvent en situation précaire, et ne bénéficiant pas d'institutions représentatives du personnel", constate également Hélène Desclée, secrétaire générale du SNEPL-CFTC.


ppt_PRAO_ate3fff.pdfPour Patrick Bonnet, de F&D CFE-CGC, il ne faut pas réduire les salariés de la branche aux seuls formateurs : les OF emploient aussi de nombreux administratifs, et il note l'importance croissante de la fonction commerciale. Enfin, regrette Michelle Perrod-Savournin, secrétaire générale du Synafor-CFDT, “l'éclatement de la branche affaiblit la capacité d'action des syndicats et ne permet pas de créer des synergies".