Les MDPH, la case départ du parcours d'insertion professionnelle

Par - Le 01 mai 2010.

Déployées sur l'ensemble du territoire suite à la loi de 2005 [ 1 ]Loi du 11 février 2005 pour l'égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées., les Maisons départementales des personnes handicapées (MDPH) incarnent, potentiellement, pour ces derniers et leurs proches la notion de “guichet unique" auquel aspire l'esprit de la réforme sur l'orientation et la formation.

Créées pour améliorer l'efficacité et la lisibilité du service rendu, les MDPH assurent “trois missions, nous indique Sabine Prieur, coordinatrice à la MDPH 75 : l'accueil et l'information de toutes les personnes en situation de handicap ; l'évaluation et la reconnaissance des droits ; l'accompagnement et le suivi des décisions de la Commission des droits et de l'autonomie des personnes handicapées (CDAPH)" (hébergée par la MDPH). Situées en début de parcours, elles centralisent dans le cadre des plans départementaux d'insertion des travailleurs handicapés (PDITH, voir encadré) le premier accueil et le suivi administratif. Sorte de portail du handicap, les MDPH s'appuient sur un réseau étendu de partenaires, parmi lesquels des organismes de placement (Pôle emploi, Cap emploi) et de formation (Afpa, etc.), d'accompagnement et d'insertion (Sameth [ 2 ]Service d'aide au maintien dans l'emploi des travailleurs handicapés. , Ésat [ 3 ]Établissement et services d'aide par le travail. , etc.), ou encore de prestation (caisses d'allocations familiales, caisses primaires d'assurance maladie, centres médico-psychologiques).

Au centre de l'inscription dans un parcours, la reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé (RQTH), est accordée par la CDAPH. Pas toujours facile à accepter pour les personnes devenues handicapées par suite d'un accident ou d'une maladie, “la RQTH n'en favorise pas moins l'embauche ou le maintien dans l'emploi", précise Sabine Prieur. C'est en effet suite à une RQTH que la personne pourra “être orientée vers la formation professionnelle, le milieu de travail ordinaire ou protégé ; bénéficier de l'aide des dispositifs d'insertion des travailleurs handicapés en étant accompagné par Pôle emploi ou Cap emploi ; bénéficier de l'obligation d'emploi faite aux entreprises de plus de 20 salariés et à la fonction publique ; avoir accès à la fonction publique par concours, aménagé ou non, ou par recrutement contractuel spécifique en contrat aidé et, enfin, être éligible aux aides de l'emploi et bénéficier des aides de financement de l'Agefiph". Quatre unités d'accueil ont été créées à la MDPH de Paris pour répondre aux usagers en fonction de leur âge et de la nature de leurs besoins. La première traite les demandes des jeunes de 16 à 25 ans, les autres s'adressent aux plus de 25 ans : l'une traite des demandes de RQTH et d'orientation professionnelle, la deuxième des demandes d'orientation en établissement protégé et, la dernière, des demandes de prestation de compensation du handicap pour les personnes qui souhaitent rester à leur domicile.

[(Le stage de préorientation professionnelle

Accessible sur prescription de la Commission des droits et de l'autonomie des personnes handicapées (CDAPH), le stage de préorientation professionnelle permet à la personne reconnue travail handicapé de bénéficier d'un accompagnement pour la construction de son projet professionnel. D'une durée de deux à trois mois, le dispositif s'appuie à la fois sur les aptitudes, le potentiel et les aspirations du candidat. En fin de parcours, un rapport est remis à la MDPH qui prend alors une décision d'orientation. Pour s'informer sur les stages de préorientation proposés par les centres de réadaptation professionnelle (CRP), voir notamment les sites www.fagerh.fr et www.ladapt.net.)]

[(Les Plans départementaux d'insertion des travailleurs handicapés (PDITH)

Initiés en 1991 et précisés par la note d'orientation DGEFP 99-33 du 26 août 1999, les PDITH “ont vocation à coordonner les initiatives locales afin de créer une dynamique pour l'emploi des personnes handicapées". Avec un mot d'ordre, “faire mieux et plus, mais à partir de l'existant", le rôle des PDITH est bien d'“améliorer le fonctionnement du réseau d'acteurs". À savoir “les DDTEFP, l'Agefiph, Pôle Emploi, l'Afpa, les Gréta, les CDAPH, les Cap emploi, les MSA, les centres de rééducation, les centres de formation, les représentants des entreprises, les syndicats, les associations de personnes handicapées, les collectivités territoriales, (…) et tout partenaire mobilisé dans l'insertion des travailleurs handicapés". Une tâche difficile, “car quelles que soient les bonnes intentions, le partenariat n'est pas donné a priori".
Source : Agefiph et DRTEFP IDF.
)] [(Et pour les travailleurs en emploi ?

Les acteurs intervenant au bénéfice du travailleur handicapé en activité sont nombreux. Parmi ceux-ci, le Service d'aide au maintien dans l'emploi des travailleurs handicapés (Sameth), financé par l'Agefiph, qui gère les contributions financières versées par les entreprises de 20 salariés et plus, soumises à l'obligation d'emploi des personnes handicapées. Pour les personnes nouvellement handicapées, le premier recours sera la médecine du travail, les syndicats et, bien entendu, les référents handicap en entreprise quand ils existent. La CFE-CGC a publié en 2009 une bande dessinée en trois volumes qui décrit de façon très complète l'ensemble des étapes à suivre par un salarié nouvellement victime d'un handicap. Plus d'infos sur www.cfecgc.org/handi
)]

Notes   [ + ]

1. Loi du 11 février 2005 pour l'égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées.
2. Service d'aide au maintien dans l'emploi des travailleurs handicapés.
3. Établissement et services d'aide par le travail.