Movil'App : le programme de mobilité des CCI pour l'apprentissage

Par - Le 15 juin 2010.

Depuis 2007, l'Assemblée des Chambres françaises de commerce et d'industrie (ACFCI) a mis en place le programme de mobilité Movil'App, qui a permis en trois ans de faire partir 528 apprentis de niveau IV et V, 283 “post-apprentis" (apprentis en fin de cursus qui cherchent un emploi ou souhaitent intégrer une autre formation), et 100 formateurs, tuteurs ou maîtres d'apprentissage.

“L'ACFCI forme chaque année 100 000 apprentis dans ses CFA, nous pouvions légitimement nous positionner sur le programme Leonardo, affirme Nathalie Carra, en charge du dossier. “Plusieurs éléments ont joué dans la création du dispositif, ajoute Thierry-Olivier Gascard, également chargé du projet. Et d'abord, une volonté politique, celle du ministère de l'Économie, tutelle des CCI, pour développer la mobilité des apprentis. Le nouveau programme européen adopté en 2007 [ 1 ]Le programme EFTLV (Éducation et formation tout au long de la vie) 2007-2013, découpé en quatre “programmes sectoriels", parmi lesquels Leonardo da Vinci, pour l'enseignement et la formation professionnels hors enseignement supérieur. débutait et l'ACFCI a proposé aux CCI intéressées de coordonner leurs différents projets et de leur apporter un soutien en matière de gestion."

Le dispositif Movil'App regroupe 33 CCI (ou CRCI) et 54 CFA, et couvre 11 régions. Les périodes de mobilité et leur préparation varient en fonction des différents publics visés. “Pour l'apprenti, encore très jeune et qui n'est souvent jamais parti hors de France, l'accompagnement est soutenu", souligne Thierry-Olivier Gascard. En règle générale, ils partent trois semaines dans un centre de formation européen et dans une entreprise. Les “post-apprentis" bénéficient d'une période de “cinq à six mois en moyenne" dans une entreprise. Quant aux tuteurs, formateurs et maîtres d'apprentissage, ils effectuent des visites d'études (rencontres avec d'autres enseignants et des entreprises) le plus souvent sur une semaine.

Le projet Movil'App est essentiellement financé par les bourses du programme Leonardo et par les Conseils régionaux. Des soutiens peuvent être apportés par les entreprises d'envoi (françaises pour les apprentis en cours de contrat, ou européennes pour les post-apprentis) ou Pôle emploi. Pour les tuteurs ou formateurs, les CFA ou les employeurs complètent souvent la bourse d'études versée. En effet, “700 euros pour une semaine, sont loin de couvrir tous les frais liés à la mobilité !", pointe Thierry-Olivier Gascard. Notamment, il regrette que “la mise en œuvre et le suivi (prise de contact, accompagnement, visites de suivi) ne soient pas mieux financés, car ils coûtent cher". Il souhaite également “de la simplification. À titre d'exemple, chaque année, l'ACFCI doit, compte tenu du découpage du programme Leonardo, déposer plusieurs dossiers pour les mêmes CFA bénéficiaires".

Autre bémol, souligné cette fois-ci par Nathalie Carra : une récente modification des règles applicables dans le programme Erasmus impose une durée minimale de huit semaines de stage. “Cette durée est difficilement compatible avec le rythme de l'alternance des apprentis. Elle écarte notamment les BTS en apprentissage, dont la demande de mobilité ne cesse d'augmenter". À méditer.

Notes   [ + ]

1. Le programme EFTLV (Éducation et formation tout au long de la vie) 2007-2013, découpé en quatre “programmes sectoriels", parmi lesquels Leonardo da Vinci, pour l'enseignement et la formation professionnels hors enseignement supérieur.