Quand les salariés du Museum de Paris travaillent chez leurs collègues européens

Par - Le 15 juin 2010.

Au Museum national d'histoire naturelle de Paris, la mobilité européenne du personnel Itarf [ 1 ]“Ingénieurs, personnels techniques et administratifs de recherche et de formation." Corps de la fonction publique exerçant dans le monde de l'enseignement supérieur et de la recherche. a été rendue possible par la volonté d'un homme : Thierry Bourgoin, directeur adjoint des collections. Quinze de ses salariés sont ainsi partis en mobilité avec le programme Leonardo en 2008 et 2009.

Mais Thierry Bourgoin avait déjà lancé un programme financé uniquement par le Museum en 2006-2007, au cours duquel cinq de ses salariés étaient partis. “Étant membre du consortium européen de taxonomie, qui regroupe 33 museums européens d'histoire naturelle, nous avons lancé le programme Daubenton, qui permettait à nos salariés de se rencontrer et de partager leur expérience et leur expertise en taxidermie, anthropologie, et en botanique. Nous avons entraîné d'autres musées dans l'aventure et nous avons donc cherché des financements", explique Thierry Bourgoin, ravi que la version belge du programme Daubenton ait été primée avec le prix de la créativité et de l'innovation 2009 en Belgique.

Ainsi, de mai 2008 à mai 2010, quinze salariés sont partis travailler trois semaines dans un autre musée européen. “Tous sont revenus enchantés. Ils ont découvert des bonnes pratiques et transmis les leurs. Et les contacts perdurent par mail ou téléphone, générant même des réseaux spécialisés. Cette mobilité a également amélioré leur motivation, car ils ont constaté à quel point le Museum de Paris était estimé de ses homologues", constate le directeur adjoint des collections, qui a demandé à chacun de remettre un rapport.

Toutefois, “malgré ces résultats positifs, nous ne poursuivrons pas le programme avec Leonardo, car cela nous coûte trop cher. Nous recevons 1 300 euros pour trois semaines de formation, mais pendant un laps de temps aussi long, cette somme est insuffisante, en comptant les frais de transport, le logement, etc.", confie Thierry Bourgoin qui, en faisant ses calculs, s'est rendu compte que le Museum prenait en charge plus de 50 % des frais induits.

D'ailleurs, alors qu'il a reçu l'accord pour le départ de 18 salariés en deux ans, il n'a fait partir que 15 personnes, faute de moyens financiers. Le directeur adjoint pointe également de petits ajustements : si le salarié part dix-huit jours et non vingt-et-un jours, Leonardo compte deux semaines de mobilité en jours ouvrables, et la somme allouée par salarié diminue. De même, le Museum de Paris comptait sur les 500 euros que propose Leonardo pour les cours d'anglais. Or, comme le Museum les dispense lui-même et ne fait pas appel à aucun prestataire, il n'a pu les obtenir.

Thierry Bourgoin recherche donc un autre dispositif qui pourrait prendre en compte les 33 musées du consortium, lesquels sont désormais “tous partants". Les salariés, eux, “sont extrêmement déçus… que le projet ne soit pas reporté l'année prochaine".

[(La mobilité en chiffres

•  2 473 apprentis français partis en stage en UE en 2009, pour 6 000 candidats au départ.

•  77 projets “mobilité des personnes sur le marché du travail" (salariés et demandeurs d'emploi) sélectionnés dans le cadre de Leonardo, soit 1 317 mobilités financées ;

• seize semaines : durée moyenne des mobilités des salariés et demandeurs d'emploi ;

•  3 933 euros : le financement moyen alloué par Leonardo pour les mobilités des salariés et demandeurs d'emploi ;

•  28 400 étudiants partis en mobilité avec Erasmus, dont 22 553 mobilités d'études et 3 389 mobilités de stage.)]

Notes   [ + ]

1. “Ingénieurs, personnels techniques et administratifs de recherche et de formation." Corps de la fonction publique exerçant dans le monde de l'enseignement supérieur et de la recherche.