Questions à Catherine de Labarre, directrice de l'information au CIDJ

Pourquoi avoir limité le répertoire au secteur de la banque, de la finance et de l'assurance ?

C'est largement insuffisant, mais il s'agit d'une expérimentation. Notre souhait est de couvrir toutes les formations infra et post bac sur tous les domaines économiques. Nous en sommes loin, cela nécessite un accompagnement financier lourd, mais nous avons des projets pour l'avenir.

Lesquels ?

D'une part, couvrir tous les secteurs de l'activité économique d'ici à 2011 et d'autre part, élargir la couverture territoriale du répertoire, à huit régions en 2010, à toutes en 2011. Concernant la couverture sectorielle, nous travaillerons en 2010 sur des secteurs spontanément très demandés par les jeunes en général : santé, social, carrières artistiques, information et communication, agriculture, écoles d'ingénieurs, de commerce et d'administration.

Quelle a été la formation des conseillers CIDJ et des conseillers d'orientation psychologues Mediacom pour l'accueil du public handicapé ?

J'ai d'abord sollicité l'Inshea ^{[ 1 ]}Institut national supérieur de formation et de recherche pour l'éducation des jeunes handicapés et les enseignements adaptés., pour leur vision très globale du handicap qui correspondait bien à notre démarche. Il est important de noter que le programme que nous avons monté visait à former l'ensemble des équipes, et non pas seulement deux ou trois conseillers spécialisés. Dix-huit personnes ont ainsi été formées sur six demi-journées à la compréhension et aux représentations de tout type de handicap, avec mises en situation. Sur le même thème, une rédactrice de la revue de l'Onisep Réadaptation est intervenue une demi-journée pour expliquer les différents types de handicap, ainsi que des conseillers de l'ex-CIO handicap du rectorat de Paris. La problématique de l'accès au monde du travail et du cadre législatif a elle été traitée par l'Agefiph. Enfin, l'hôpital Necker, à l'origine du projet, est également intervenu via deux médecins généticiens venus évoquer la spécificité de certaines maladies génétiques qui entraînent un handicap “invisible".

[(Nadine Morano : “Mieux accompagner les jeunes vers les formations"

S'exprimant le 15 décembre dernier lors de l'inauguration du service du CIDJ d'aide à l'orientation pour les jeunes handicapés, la secrétaire d'État à la Famille et à la Solidarité, Nadine Morano, avait soulevé la dimension paradoxale du chômage des handicapés : “Le taux de chômage des personnes handicapés touche 19,5 % de la population, le double de la population classique, (…) et si là aussi, il y a une question d'injustice, il faut regarder le mal à la racine, car il n'y a pas que le problème du handicap, il y aussi le problème de la formation : 83 % des personnes handicapées ont un niveau inférieur ou équivalent à un BEP. (…) Les entreprises souhaitent, peuvent recruter, mais elles ne trouvent pas en face d'elles les personnes qui correspondraient à ces qualifications. Je ne pense pas qu'il faut créer des qualifications à part, il faut que nous ayons des modules adaptés aux personnes handicapées. (…) Dans chaque secteur, il y a un potentiel d'offres d'emploi, il y a donc à relever ce défi essentiel d'un meilleur accompagnement des jeunes vers les formations. Pourquoi les jeunes n'y vont pas ? Ils s'autocensurent, et leurs familles aussi. Notre rôle, (…) c'est d'avoir des informations pour qu'ils soient mieux orientés, mieux documentés, mieux informés."
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