Pascal Charvet : les évolutions de l'Onisep dans le cadre du service public de l'orientation

Par - Le 01 juin 2011.

Le rôle de l'Onisep consiste à diffuser le maximum d'informations sur les formations et les métiers pour les “orienteurs" de la formation initiale. Les évolutions de cet organisme s'inscrivent dans le cadre du SPO et des politiques générales du ministère de l'Éducation nationale, de la Jeunesse et de la Vie associative, ainsi que dans celui du ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche - l'Onisep étant en effet régi par cette double tutelle, en lien étroit avec le DIO. En matière d'orientation, l'accent est mis d'abord sur l'accompagnement du parcours de l'élève comme de celui de l'étudiant, afin de favoriser “l'apprentissage d'un choix, qui ne peut se construire que dans la durée", explique Pascal Charvet, inspecteur général de l'Éducation nationale et directeur de l'Onisep.

Or, cet accompagnement se doit aujourd'hui d'être personnalisé. “La production d'information de l'Onisep ne saurait être abstraite ou générique, ajoute-t-il. Elle n'a pas un objectif autotélique[ 1 ]Entreprise seulement pour elle-même. !" Mais elle se doit de prendre en compte les caractéristiques de celui qui la reçoit et d'assurer son accompagnement au plus près de sa situation personnelle. Et de préciser : “Cela ne signifie nullement que l'Onisep se substituerait aux CIO et aux conseillers d'orientation psychologues. Nous travaillons en relation étroite avec eux, car ce sont pour nous des partenaires privilégiés auxquels nous fournissons des informations, mais ils ne sont pas dépendants de l'Onisep."

***Des plateformes interrégionales

Cet accompagnement est assuré différents “services numériques" mis en place, comme le “Web classeur orientation", les plateformes de réponse par mail, chat et téléphone, etc. La première réponse que fournissent les plateformes développées avec le ministère se veut précisément un accompagnement de l'information, une forme de “tutorat", pour faciliter l'accès des usagers à l'information en les aidant à identifier et utiliser les ressources existantes. Pour Pascal Charvet, “l'accomplissement de la révolution numérique à l'Onisep ne pouvait se faire qu'à l'intérieur d'un changement de posture : créer de nouveaux services numériques et accompagner de manière interactive l'information diffusée, pour mieux la mettre à la portée du public, des parents et des élèves notamment."

Aujourd'hui, six plateformes, qui constituent la plateforme nationale “Monorientationenligne.fr" fonctionnent à Paris, Amiens, Bordeaux, Nantes, Grenoble et Fort-de-France. “Nous avons adopté le principe de plateformes interrégionales", résume le directeur de l'Onisep. Néanmoins, à partir de ces six plateformes, il n'est pas exclu que se créent des antennes pour répondre dans d'autres Régions et - en accord avec celles-ci - à des besoins spécifiques. “Nous développons également déjà des partenariats régionaux, précise-t-il. Nous avons noué des collaborations avec des Conseils régionaux au travers de nos délégations régionales, comme en région Centre, par exemple, avec la plateforme e-Toile, ou encore en Île-de-France avec le site Les métiers.net." Toutes ces actions s'intègrent dans la perspective du SPO. Pour l'Onisep, une plateforme de réponse par mail, chat et téléphone ne saurait se concevoir qu'à l'intérieur d'un maillage territorial étroit et débouchant sur des “médiations humaines multiples et nécessaires" : CIO, Missions locales, Réseaux jeunesse, etc.

Entretien avec Pascal Charvet, directeur de l'Onisep

Quels sont vos projets immédiats ?

La loi du 24 novembre 2009 définit l'orientation comme un parcours tout au long de la vie. Comme nous n'intervenons pas directement sur la formation continue et ne souhaitons aucunement doublonner, nous avons depuis plusieurs années des relations étroites avec Centre Inffo, qui se traduisent par des réalisations concrètes avec, par exemple, la publication de la lettre électronique commune “Orientactuel", ou les Premières rencontres des acteurs de l'orientation, les 14 et 15 juin prochains. L'objectif est aussi de contribuer à la réalisation du SPO en unissant nos forces, et c'est ce que nous allons faire dans le cadre du site qui va être développé à partir de Centre Inffo et sur les plateformes que nous avons créées.

Avec quelles priorités, pour les jeunes ?

Notre projet est de mettre l'accent avant tout sur la voie professionnelle. Elle concerne toutes les filières qui permettent d'étudier en travaillant, que ce soit en CFA, dans un lycée professionnel ou à l'université. Nous voulons la présenter du CAP au baccalauréat professionnel et jusqu'à la licence professionnelle.
Trop souvent, l'information sur la voie professionnelle, n'est pas facilement accessible ni dispensée à temps. Les jeunes doivent avoir des outils pour réfléchir, mûrir, anticiper leur orientation. C'est là que se situe pour nous le véritable enjeu, et nous voulons faire tout ce que nous pouvons pour les sensibiliser à cette voie, en complément bien sûr des initiatives de nos délégations régionales, des forums et des opérations portes ouvertes, etc. Nous pensons être opérationnels dans ce domaine dès cet automne.

Nous travaillons également sur un autre projet à moyen terme, la mobilité internationale dans le cadre de la formation initiale professionnelle. Nous allons développer un pôle à Strasbourg pour produire une information détaillée sur les formations professionnalisantes à l'international et sur toutes les possibilités de stages à l'étranger, en Europe, mais aussi, de façon plus large, à l'international. Nous espérons aboutir à l'échéance de septembre 2012.

Notes   [ + ]

1. Entreprise seulement pour elle-même.