Un réseau en pleine expansion : objectif, 12 000 jeunes en É2C fin 2012

Par - Le 06 juillet 2011.

alors commissaire européenne à la jeunesse, et qui est aujourd'hui présidente de la Fondation des Écoles de la deuxième chance. La première d'entre elles a avoir ouvert ses portes a été celle de Marseille, qui accueille aujourd'hui environ 600 jeunes par an (voir notre interview). Pourtant, le développement a pris du temps. Entre 1997 et 2004, seules 7 É2C avaient été créées.

Pour dynamiser le développement de ces structures, le réseau É2C a été constitué. Mais c'est surtout l'impulsion donnée par l'État en 2009 qui a modifié la donne. En effet, depuis, l'État est le deuxième financeur des É2C (à hauteur de 30 %), juste après les Régions, qui apportent 33 %. Viennent ensuite le FSE, les collectivités locales et territoriales, et la taxe d'apprentissage.

Les résultats de 2010 satisfont pleinement le réseau des Écoles de la deuxième chance. “Nous comptons 29 É2C, sur 70 sites, qui ont accueilli 8 000 jeunes en 2010. Nous couvrons 16 régions, 35 départements", détaille Adil Lamrabet, l'un des deux salariés du réseau, responsable du développement, alors que son collègue s'occupe, quant à lui, de la labellisation. Cette année, le réseau entend atteindre la centaine de sites, qui permettraient d'accueillir 12 000 jeunes fin 2012. Les régions les plus actives sont celles se situant à l'Est, de la Provence-Alpes-Côte-d'Azur à Champagne-Ardenne, en passant par la Lorraine et Rhône-Alpes, plus l'Île-de-France et le Nord-Pas-de-Calais. “C'est un peu la conquête de l'Ouest", plaisante Adil Lamrabet. Tous les Dom ont aussi une É2C, excepté la Guyane.

La labellisation

La labellisation en É2C peut prendre un peu de temps. “Cela prend entre douze et dix-huit mois. Pour être labellisé, il faut avoir validé au moins 50 parcours, et respecter un cahier des charges précis qui permet d'être une garantie auprès des financeurs." L'É2C doit avoir des locaux et des moyens dédiés. Pour chaque création d'une nouvelle structure, une analyse économique est réalisée par le réseau. Vient ensuite une analyse des jeunes présents dans les Missions locales. Le réseau réalise ensuite des hypothèses à trois ans selon les différentes expériences vécues par les autres É2C.

Les É2C ont fait leurs preuves

Les École de la deuxième chance obtiennent 59 % de sorties positives, dont une sur trois se concrétise par une formation qualifiante, 22 % par un CDD ou un CDI, 13 % en contrat d'apprentissage et 2 % en contrat aidé. “Beaucoup de jeunes qui nous rejoignent n'ont pas le niveau V, il est nécessaire pour eux d'obtenir une qualification. C'est pourquoi nous enregistrons une forte augmentation des sorties en alternance", souligne Adil Lamrabet. Si les É2C sont ouvertes aux jeunes de 16 ans, la moyenne d'âge pour l'arrivée dans l'école est de 20 ans et demi. 16 % seulement sont issus du milieu rural. “Nous observons une augmentation du nombre de jeunes qui viennent des quartiers de la politique de la ville, parmi lesquels 92 % n'ont ni le CAP ni le BEP. Le succès des É2C se lit aussi dans ce chiffre : 8 jeunes sur 10 se maintiennent dans le dispositif, ce qui est une prouesse en raison du public ciblé, qui reviennent souvent de très loin."