Entretien avec Louis-Charles Viossat, président de Centre Inffo

La loi du 24 novembre 2009 prévoyait une coordination entre Centre Inffo, l'Onisep et le CIDJ. Qu'en est-il aujourd'hui ?

Cette coordination existe et fait l'objet d'un travail intensif, en lien avec le délégué à l'information et à l'orientation.

Il est vrai que dans un premier temps, le terme de “rapprochement" utilisé par le législateur avait suscité de très fortes inquiétudes,
les opérateurs et les partenaires sociaux redoutant la perspective d'une fusion pure et simple des trois organismes.

Cette menace est désormais derrière nous. Chaque opérateur
a su faire valoir son originalité, sa spécificité, sa légitimité, qui résultent d'une longue expérience au service des publics concernés.
Ainsi, Centre Inffo a su faire valoir sa capacité à fédérer depuis 2006 les partenaires sociaux, l'État et les Régions autour du portail Orientation & Formation1. L'Onisep, quant à elle, a mis en avant son expérience acquise dans la mise en place de plateformes téléphoniques d'orientation. Et le réseau animé par le CIDJ constitue une échelle privilégiée de dialogue, d'échange et d'information sur les politiques de jeunesse. Notre complémentarité, et nos différences, apparaissent aujourd'hui davantage comme un atout plutôt qu'une faiblesse. C'est le message qui sera au cœur des premières Rencontres des acteurs de l'orientation des 14 et 15 juin prochains.

Avez-vous des informations sur le rôle que pourrait jouer Centre Inffo dans la mise en place du futur service dématérialisé de l'orientation ?

Nous travaillons depuis plusieurs mois sur la mise en place de ce projet avec le délégué à l'information et à l'orientation. Et nous avons eu le bonheur de voir ce travail reconnu à sa juste valeur, puisque l'État a officiellement désigné Centre Inffo comme maître d'œuvre et maître d'ouvrage du futur portail. Cette décision était très attendue par les partenaires sociaux qui étaient très attachés au portail Orientation & Formation. Ils l'ont d'ailleurs unanimement saluée, à l'occasion de notre conseil d'administration extraordinaire du 5 mai dernier.

Comment pensez-vous articuler l'information nationale
et celle produite par les sites régionaux ou sectoriels ?

Là encore, nous avons à cœur de miser sur nos complémentarités.
Les Régions, les branches jouent un rôle de premier plan dans la définition et la mise en œuvre de la politique de formation. Elles communiquent depuis longtemps sur l'offre de formation, la réalité des métiers ou les besoins de main-d'œuvre.

Notre rôle est de mettre en valeur cette information, et non de l'occulter. Concrètement, le futur site Orientation-pour-tous s'appuiera sur les données des Carif. Il diffusera aussi les informations sur les métiers proposées par les branches. Mais il veillera aussi à renforcer la visibilité des structures et des actions mises en place par les Régions.

L'organisme que vous présidez est surtout connu pour diffuser l'information sur la formation. Est-ce un changement de cap ?

C'est une évolution majeure qui ne concerne pas seulement Centre Inffo, mais l'ensemble du secteur de la formation professionnelle. Désormais, l'individu, qu'il soit en formation initiale, salarié ou demandeur d'emploi, est lui aussi un acteur majeur des politiques de formation. Il faut donc, à ce titre, qu'il puisse bénéficier d'une information aussi exhaustive et objective que possible sur les formations, les métiers et les réalités du marché de l'emploi. Le droit à l'orientation, inscrit dans le Code du travail, n'est pas un simple avantage proposé à chacun : c'est un principe qui mérite d'être reconnu comme l'un des piliers de notre modèle social.

Comme toujours, Centre Inffo, acteur de référence sur la formation permanente, doit être aux avant-postes de ces évolutions.

1. www.orientation-formation.fr

www.centre-inffo.fr