Quelle stratégies face aux évolutions des métiers ?
Par Benjamin d'Alguerre - Le 16 juin 2011.
Titulaire de la chaire Travail, emploi et acquisitions professionnelles au Cnam, Vincent Merle a rappelé que la réponse à cette question exigeait “une vision croisée entre les grands enjeux de l'éducation et ceux de l'emploi". La révolution technologique “chahute complètement l'usage des techniques d'orientation", a-t-il indiqué, avant de rappeler que “ce n'est pas tant l'outil technologique qui est essentiel dans une démarche d'orientation, que l'usage que l'on en fait". Car, aux yeux de Vincent Merle, l'orientation en fonction des besoins économiques du moment ne constitue pas une solution viable à long terme. “Nous savons que, dans les temps à venir, nous ferons face à des besoins grandissants en matière de conducteurs de bus, de camions ou d'engins. Le public se rue-t-il pour autant vers les formations idoines ? Clairement non."
L'envie et l'engagement dans un parcours professionnel, tels sont, pour l'enseignant du Cnam, les éléments déterminants d'une orientation. “Comment susciter l'envie si le public ne parvient pas à avoir confiance dans ses propres capacités d'évolution et de progrès ?" Une problématique que ce spécialiste de la VAE pense inhérente au système français, qui base toute la vie professionnelle sur le parcours scolaire initial. “Toujours ce culte du diplôme initial !, a-t-il déploré. Aux yeux de beaucoup, l'orientation s'effectue obligatoirement avant l'âge de 25 ans. C'est malheureusement ce que beaucoup d'enseignants, encore aujourd'hui, professent."
C'est pourquoi la VAE peut jouer un rôle central au cœur d'un parcours de formation : “Elle permet de disposer d'un espace de progression professionnel." Car “sortir du schéma mental dans lequel un individu est prisonnier à vie dans une boîte hermétique est indispensable à l'orientation d'aujourd'hui et de demain", a-t-il conclu.