Sécurisation des parcours, reconnaissance de l'expérience et accès à l'information : les trois défis majeurs
Par Béatrice Delamer - Le 16 juin 2011.
Grand témoin des Rencontres de l'orientation, Francis Danvers, professeur en psychologie de l'éducation à l'UFR des sciences de l'éducation de Lille-III, a isolé, au fil des échanges, tables rondes et ateliers, les trois défis majeurs de l'orientation.
Tout d'abord, celui de la sécurisation des parcours de vie professionnelle au sein des territoires. Il pense que “c'est presque une utopie", car il est paradoxal de parler de sécurité ou de sécurisation “dans un monde qui bouge, qui se renouvelle et qui nous heurte par sa violence et la brutalité de ses évolutions". Il se félicite toutefois qu'il existe, en France, “l'État providence, l'État social", à même “d'apporter" des réponses. La thématique de la sécurisation est importante “dès lors que l'on n'écrase pas l'individu par une hyper responsabilité sur ses choix de vie", a-t-il averti : les collectivités, les branches, l'État et l'Europe doivent, selon lui, jouer un rôle essentiel.
Deuxième défi : “La reconnaissance des expériences de toutes natures", sans exclure les jeunes qui, contrairement à des jugements hâtifs, sont aussi porteurs d'expériences. Si, pour celles des adultes, il existe les bilans de compétences et la VAE, pour les jeunes, Francis Danvers a relevé qu'il a été question d'“e-portfolios", qu'une vingtaine d'universités sont associées pour la mise en place de “Pec" (portefeuilles d'expériences et de compétences) “qui peuvent être des outils de mobilité dans l'enseignement supérieur, pour valoriser les différentes expériences que peuvent avoir les étudiants dans leur situation de travail, à l'université et ailleurs, dans leur vie sociale et citoyenne, etc."
Des échanges, il a également isolé le troisième défi de l'orientation : ce qui relève des logiques d'accès par rapport aux problématiques d'information. Francis Danvers a constaté des usages différenciés, selon les âges, mais aussi le genre, et même “la variabilité culturelle et interculturelle". Il note que ces éléments d'information relèvent d'asymétries, face à un expert en information, plus expérimenté et plus âgé : “Admettre l'idée que celui qui demande l'information peut participer à la création d'information, utile pour lui-même, à la faveur de la médiation humaine qui rend possible cet échange, est une idée assez révolutionnaire", s'est-il enthousiasmé.