Un stagiaire sur deux finance seul sa formation
Par Knock Billy - Le 16 juin 2011.
Si le nombre des salariés en formation dans les Universités n'a que sensiblement progressé, passant de 116 061 en 2007 à 118 756 en 2008, la Depp observe une forte hausse des stagiaires en contrat de professionnalisation (de 6 965 à 10 000, soit + 44 %), une constance dans l'effectif des salariés en formation au titre du plan de formation (95 521 en 2007, 95 561 en 2008), et une baisse de trois points du nombre de Cif (13 575, contre 13 195).
Le nombre de stagiaires chômeurs non indemnisés est passé de 6 376 à 7 548, soit une progression de 18 %, alors que celui des particuliers (dont notamment des chômeurs en fin de droits ou des personnes en reprise d'études), qui financent personnellement leur stage, a augmenté de 22 %, passant de 166 889 en 2007 à 182 914 en 2008. Et la Depp de préciser que, “plus d'un stagiaire sur deux inscrit en formation continue dans les Universités finance seul sa formation".
En effet, précise Jean-Marie Filloque, “les particuliers assurent aujourd'hui 25 % des recettes déclarées par les établissements d'enseignement supérieur, contre une moyenne nationale de 8 % ! Ce dernier chiffre doit faire réfléchir, car, aujourd'hui, les stagiaires financent plus leur formation à l'Université que dans la moyenne des organismes de formation... un paradoxe !"
Dans son étude, la Depp constate également une progression de la part des stages courts. En effet, comme en 2007, un stagiaire sur quatre suit une formation menant à des diplômes nationaux ou à des titres inscrits sur demande au Répertoire national des certifications professionnelles (RNCP), avec une durée moyenne de 299 heures. L'inscription à un diplôme d'Université concerne 19 % des stagiaires. Le nombre d'inscrits dans les formations courtes, après une forte augmentation entre 2005 et 2006, poursuit sa croissance pour atteindre 31 % des formations en 2008, avec une moyenne de 31 heures.
Prise en charge
Malgré ses nombreux efforts, l'Université a du mal à accroître sa part sur le marché de la formation continue. “Il est clair que la mise en œuvre par l'organisme de formation qu'est l'Université a un coût et celui-ci est supporté en France par le budget de la FPC, les 6,9 milliards [chiffre d'affaires des organismes de formation en 2008], dont il est souvent question, observe le président de la CDSUFC. L'État paie pour la formation initiale, la Lolf [ 1 ]Loi organique relative aux lois de finances. l'y oblige. Mais aussi pour les adultes qui ne bénéficient pas de prise en charge de leurs coûts pédagogiques, dès lors qu'ils préparent un diplôme national. Pour le reste, les établissements doivent se mettre en capacité de trouver les financements sur le marché des fonds de la FPC. Ils se sont organisés depuis longtemps pour certains (le Cnam, par exemple), mais la plupart après 1971."
D'ailleurs, en 2007, un rapport de l'Inspection générale de l'administration de l'Éducation nationale et de la recherche (IGAENR) et de l'Inspection générale des finances (IGF) [ 2 ]Rapport IGAENR n° 2007-014 de juin 2007. sur la FCU avait constaté que “sur quatre établissements pour lesquels la réalité des coûts a pu être estimée, trois font apparaître une marge négative, pouvant aller jusqu'à 19 % du montant des recettes". Pour Jean-Marie Filloque, “la réalité n'est pas si négative, ne se mesurant pas qu'en termes financiers".
Notes
1. | ↑ | Loi organique relative aux lois de finances. |
2. | ↑ | Rapport IGAENR n° 2007-014 de juin 2007. |