Bertrand Martinot plaide pour une simplification du système de formation des chômeurs
Par David Garcia - Le 16 février 2012.
“Depuis la précédente Université d'hiver de la formation professionnelle, un train important de réformes a été mis en œuvre", a expliqué Bertrand Martinot, délégué général à l'emploi et à la formation professionnelle, dans un message vidéo diffusé en clôture de la 12e UHFP, le 27 janvier. “L'année 2011, plus encore que 2010, aura été fertile. Je crois pouvoir dire que nous sommes sortis du cadre habituel des réformes, et même si elles n'ont pas fait partout la une, elles ont été de grande ampleur. En deux ans, ces réformes ont permis de grandes avancées, dans trois directions."
Une plus grande concentration de moyens en faveur de la sécurisation des parcours professionnels, tout d'abord, et ce, grâce à la création du FPSPP.
Bertrand Martinot a assuré avoir “bien perçu les conséquences des prélèvements sur cet organisme". Pour autant, “ce dernier a été vraiment lancé à long terme", a estimé le délégué. À travers le FPSPP, le système de formation professionnelle “consacre davantage de ressources pour permettre aux chômeurs de rebondir".
Deuxième axe, la réforme des Opca a permis d'agrandir leur surface financière et de renforcer la dimension interprofessionnelle et interbranche du système. “Mais cela va beaucoup plus loin que ce regroupement, dans la mesure où la réforme permet de prendre des engagements précis en matière de frais de gestion, d'améliorer la mutualisation des fonds entre les branches, entre les entreprises.
Et les Opca ont pris des engagements en matière de services rendus aux entreprises", a argumenté Bertrand Martinot. Insistant sur le fait que “si l'État s'est positionné en régulateur, il ne s'est pas immiscé dans la politique des branches ni dans le grand mercato des Opca". Ce qui ne l'empêchera de vérifier si “les engagements des contrats d'objectifs et de moyens sont bien tenus".
Le troisième volet de la réforme visait à rapprocher les actifs du monde de la formation et à mettre les actifs au cœur du système. C'est le sens des chantiers lancés à travers le portail Orientation pour tous piloté par Centre Inffo.
Aujourd'hui “les progrès réalisés ont fait surgir des sujets non traités, même si tout ce qui a été fait a été bien fait", a observé Bertrand Martinot. Et d'avancer “quelques pistes de réflexion et trois vœux, sortant du cadre actuel de la réforme".
Trois vœux
En premier lieu, Bertrand Martinot a appelé à “davantage de cohérence et de clarté dans un système de formation des demandeurs d'emploi éclaté entre plusieurs financeurs et prescripteurs, les Conseils régionaux et l'État par l'intermédiaire de Pôle emploi. Rien ne justifie une telle complexité. Chacun a créé ses propres dispositifs, pas toujours articulés entre eux. Le nombre de centres de formation de demandeurs d'emploi est insuffisant, les
procédures trop complexes, trop longues, il faudra rendre
les process plus efficaces".
En second lieu, le DGEFP a mis l'accent sur la dimension de promotion sociale de la formation professionnelle, rappelant que la loi du 24 novembre 2009 fixe l'objectif de faire gagner au moins un niveau de qualification à chaque salarié au cours de son parcours professionnel, dans la perspective de progresser dans l'échelle sociale. “Mais il faut clairement changer de braquet", a pointé Bertrand Martinot.
Et “au-delà de la réforme de l'apprentissage, il faut améliorer le lien entre la formation continue et la formation initiale, vers une meilleure prise en compte des besoins du monde économique dès la formation initiale", a-t-il ajouté.
Au final, Bertrand Martinot a formulé le vœu que
la mission confiée à Gérard Larcher apporte de
telles avancées.