Chez Alstom, “tous les chemins mènent à la qualification"
Par Béatrice Delamer - Le 16 février 2012.
Former, c'est bien. Qualifier, c'est mieux. Valider, rétrospectivement, les acquis de ceux qui n'ont pas eu accès à la qualification, c'est parfait. La proposition commerciale faite par le Cési à Alstom pour permettre à ses salariés d'accéder au titre de “responsable de management ou de projet" contenait ces deux derniers atouts. Ce qui leur a certainement permis de devenir leur prestataire.
Les trente-cinq promotions de formation “Promocadre" devant permettre aux salariés d'accéder à un poste de management (d'unité ou de projet) précédentes avaient été réalisées avec IFG Cnof, avant que le groupe Alstom ne cède à la proposition du Cési : une formation ayant le même objet, mais sanctionnée par un titre homologué de niveau II (niveau bac + 3). “Cet accès à une qualification reconnue était un objectif de la politique d'employabilité de l'entreprise. Dès lors, les participants aux cycles anciens de formation ont eu eux aussi accès à cette reconnaissance, à condition de suivre un processus de VAE", se remémore Jean Candelier, consultant-formateur qui a pris part au projet qui a vu en 2007-2008 les trente premiers candidats s'engager dans une VAE.
Le dispositif est une fusée à deux étages : à partir de la candidature, un accompagnement en présentiel et à distance sont mis en place pour instruire et valider le dossier au niveau régional. Puis, soit directement, soit après l'acquisition de compétences manquantes, il est présenté devant un jury national, pour décision finale. La stratégie a tenu compte de l'éparpillement de ses entités et trois plateformes ont été définies : à Paris, à Strasbourg (proche du site de Belfort) et à Lyon. Pour plusieurs raisons : “Nous avons proposé d'organiser des regroupements pour limiter les coûts d'accompagnement et pour créer une dynamique collective dans la constitution du dossier de preuves", indique Jean Candelier.
Une émulation qui se manifeste dès le premier regroupement d'une demi-journée, où la démarche est précisée et au cours de laquelle les candidats travaillent en binôme sur quelques compétences du référentiel et formalisent une expérience et un acquis. “Ils doivent sortir en ayant adopté la méthode sur une ou deux compétences du référentiel, afin de pouvoir continuer à le faire de leur côté." Deuxième étape commune, une journée dédiée à la constitution des dossiers, au classement et à l'organisation des expériences et des preuves associées. Enfin, une autre consacrée à la finalisation du dossier et la préparation à la soutenance orale devant le jury régional. Entre ces regroupements, a été prévu un accompagnement par les formateurs du Cési, à raison pour chacun de trois heures d'entretiens individuels par téléphone, mail, etc.
Jean Candelier voit plusieurs avantages à la VAE soutenue par une démarche collective : “En termes de financement, c'est plus avantageux pour l'entreprise." Un accompagnement individuel coûte environ 3 000 euros, 2 000 euros pour 16 heures d'accompagnement et 1 000 euros pour la certification. Alors qu'une journée de consultant revient à 1 500 euros. Ça l'est moins pour l'organisme de formation. Mais la motivation des candidats est au rendez-vous. “C'est de l'émulation collective.
Les regroupements les poussent à être préparés, à avancer. Un groupe crée de la synergie. Les services RH ont tout intérêt à jouer la carte de la VAE collective."
Sur les trente candidats du départ, l'entreprise n'a constaté qu'un seul abandon et deux validations partielles, d'ailleurs transformées dans les six mois qui ont suivi. Un galop d'essai qui se poursuit par d'autres VAE pour les 300 personnes potentiellement susceptibles de vouloir obtenir la certification pour laquelle ils n'avaient été que formés.