FPSPP : la question du déficit de trésorerie

Par - Le 01 février 2012.

Un point d'étape sur les deux années écoulées depuis la dernière Université d'hiver de la formation professionnelle (en janvier 2010), tel était l'exercice auquel se sont livrés Djamal Teskouk et Francis Da Costa, respectivement président (CGT) et vice-président (Medef) du Fonds paritaire de sécurisation des parcours professionnels.

Le FPSPP, qui a succédé au Fup (Fonds unique de péréquation) le 15 mars 2010, “aura permis la formation de 572 000 demandeurs d'emploi en chômage partiel", a souligné le vice-président. Et de rappeler que les fonds propres (estimés à 1,5 milliard d'euros) auront accompagné le renforcement croissant du nombre de formations financées en direction des demandeurs d'emploi au cours de ces presque trois années d'existence. S'il a assuré le cofinancement de 56 000 formations en 2010, ce nombre a été porté à 160 000 l'année suivante. 125 000 contrats de professionnalisation ont pu être effectués au cours de ces années, sans oublier les politiques de préparation opérationnelle à l'emploi (souvent collectives depuis 2011) et 14 000 formations cofinancées au titre du Dif portable. La prise en charge de politiques de formation au titre du chômage partiel s'est élevée à 200 millions d'euros sur trois ans, “grâce à la participation de 18 Opca et 19 Opacif", a précisé Francis Da Costa.

Djamal Teskouk a évoqué la question de l'évaluation des résultats obtenus. “Mais qu'évalue-t-on exactement ?
Les financements ? Le nombre de jeunes formés ?"
En effet, à ses yeux, la démarche du Fonds s'inscrit également dans une politique démultiplicatrice, impliquant les acteurs de l'emploi et de la formation. Une démultiplication malmenée par les deux prélèvements successifs de 300 millions d'euros, en 2010 et 2011. “Le gouvernement, par ces ponctions, ne modifie-t-il pas radicalement la mission du FPSPP ?", a demandé son président, estimant qu'ils revenaient à “transformer cet organe mutualiste en collecteur de taxes" et, de fait, modifiaient la vision des acteurs de la formation sur ses missions.

“Le FPSPP connaît une situation difficile et risque de finir l'année avec des déficits de trésorerie", a annoncé son président (voir dans ce numéro p. 5). Quant aux six premiers mois de l'année 2013, ils seront synonymes, selon Djamal Teskouk, “d'une situation déficitaire lourde, qui pourrait nous obliger à nous tourner vers l'emprunt bancaire".