Jacques Cheminade : "Tout est si confus et si biaisé..."

Par - Le 05 avril 2012.

Comme en 1995, où il avait réalisé un score de 0,27 % des suffrages exprimés, Jacques Cheminade apparaît comme l'un des “candidats surprise" de la présidentielle 2012. L'un de ses engagements consiste à ce que “la formation devienne réellement un droit universel reconnu à chacun, rendu exerçable et préparant à l'exercice des métiers de l'avenir".

Il décrit le marché de la formation comme “complexe, touffu, peu transparent", avec plusieurs “insuffisances", telle que la difficulté d'accès pour les travailleurs les moins qualifiés, mais aussi – position moins consensuelle – des formations “trop axées sur les logiques de branche", avec – position iconoclaste – des Opca “qui servent trop souvent de moyen pour obtenir la bienveillance des syndicats du fait de l'insuffisance du système officiel de financement de la vie syndicale". Et de juger bien trop limité le contrôle des organismes de formation. Solidarité et Progrès, son mouvement, cite le chiffre de 150 contrôleurs pour toute la France et un contrôle effectif estimé à hauteur de 2 % du budget total de la formation professionnelle. Jacques Cheminade en conclut : “Tout cela est si confus et si biaisé qu'aucun acteur politique ne peut avoir la vision des données nécessaires pour agir… et ne le veut d'ailleurs pas !"

Le candidat propose, certes, de “faire accéder à la formation ceux qui en ont le plus besoin" (jeunes, femmes, seniors, prisonniers, handicapés), mais aussi d'identifier comme “secteurs prioritaires" ceux des technologies de pointe (voitures électriques, nucléaire de quatrième génération, etc.). Pour cela, le programme d'intervention de Solidarité et Progrès prévoit le renforcement des contrôles effectués sur les organismes de formation, l'arrêt des “ponctions" sur le FPSPP, l'organisation de la formation sur une “base interprofessionnelle ouverte" et non plus par branche, l'ouverture d'un “guichet unique" accessible aux demandeurs de formation, la création d'un compte de formation individuel tout au long de la vie, et le pilotage, par les Régions, de centres de formation pour le service civique dont l'action se verrait coordonnée avec le réseau des Écoles de la deuxième chance.

“Dans un monde qui change et qui changera très vite, si un changement de métier ne devait se produire qu'une seule fois au cours de la carrière de chacun des quelque 20 millions de salariés, chaque année dans notre pays il faudrait envisager au moins 500 000 formations longues et qualifiantes !", calcule Jacques Cheminade.