Jean-Paul Denanot : “Une bonne orientation ne saurait négliger cette finalité qu'est l'emploi"

Par - Le 01 février 2012.

Le président de la Région Limousin, en charge de la formation professionnelle au sein de l'Association des Régions de France, a avoué “regretter n'avoir pas été écouté à l'occasion de la loi sur la réforme de la formation", faisant allusion à la récente mission confiée par le chef de l'État à Gérard Larcher, l'ancien secrétaire d'État de Dominique de Villepin. Une nouvelle réforme serait peu opportune aux yeux de Jean-Paul Denanot, “alors que nous en sommes à l'évaluation du « big bang » de la loi de 2009 et que les Opca viennent à peine d'être recréés !"

De fait, l'élu limousin a approuvé les conclusions récentes du Conseil économique, social et environnemental, estimant là encore “qu'une révolution dans la formation professionnelle n'est pas souhaitable alors que la réforme des Opca vient d'être achevée."

En revanche, Jean-Paul Denanot a plaidé pour le développement d'une véritable stratégie partenariale entre l'État et les Régions, en fonction des spécificités locales, “puisque, désormais, elles sont les porteplumes de la rédaction des CPRDF". Des contrats de plan qui, selon lui, ne devraient pas uniquement tenir compte de la formation tout au long de la vie, mais prendre également en considération la formation initiale et, par là même, l'orientation scolaire et universitaire. “Une mauvaise orientation de départ entraîne inévitablement des gâchis. Humains, bien sûr, mais aussi économiques." Et s'il juge positivement le portail Orientation pour tous, en ligne depuis décembre, il n'en a pas moins insisté sur la nécessaire individualisation de l'orientation, “pour un meilleur accompagnement, respectant l'individualité et la volonté de chacun, mais dans un cadre prenant en compte les besoins collectifs et les réalités territoriales".
L'Université d'hiver 2012 aura également été, pour ce responsable de l'ARF, l'occasion d'insister sur les problèmes de commande publique en matière de formation que rencontrent les Régions depuis que ces dernières ont en charge le pilotage des politiques de formation. “De fait, l'Afpa se retrouve désormais en concurrence avec d'autres organismes et les Régions sont contraintes de respecter cette concurrence dans leurs appels d'offres." Une problématique qu'à ses yeux, seule une collaboration entre les Régions et l'Europe peut régler.

Mais au-delà de la question de la formation professionnelle, Jean-Paul Denanot a insisté sur les nécessaires débouchés de la formation vers l'emploi.

“Une bonne orientation ne saurait négliger cette finalité qu'est l'emploi", a-t-il signifié. Une politique qui, cependant, ne saurait voir le jour sans un “grand plan industriel" visant à réindustrialiser le pays. “Comment persuader des jeunes de suivre des formations dans le
secteur secondaire, alors que les emplois y sont détruits ?"