La marche à suivre
Par Béatrice Delamer - Le 16 février 2012.
Se lancer, c'est avoir déjà validé un certains nombre de points. C'est viser une certification accessible, proche du métier exercé. C'est déterminer si l'on veut faire reconnaître son expérience et ses
compétences (VAE) ou si l'on décide d'évoluer, de se reconvertir, de valider des modules de formation (VAE ou Vap) ou de valider des études supérieures (VES). Pour démêler cela, et choisir la bonne certification (en comparant le référentiel des connaissances et compétences enseignées et les acquis de son parcours professionnel) et le bon certificateur, un dispositif d'information et de conseil structuré est accessible.
Au niveau national, des organismes tels l'Onisep ou le CIDJ informent leur public, et au niveau local les points relais conseil (PRC) ou points information conseil (Pic) en VAE s'adressent aux entreprises
désirant la développer pour leurs salariés et au public qu'ils accueillent, informent, conseillent et aident à trouver la certification à laquelle il peut prétendre. Les PRC sont soutenus par les cellules régionales interservices (Cris) qui collectent l'information sur la validation et la certification dans leur réseau pour l'ensemble des acteurs de l'information (Pôle emploi, Missions locales, Mife, PAIO, CIO, services communs universitaires et interuniversitaires,
Foncecif, Opca, etc.) [ 1 ] Liste des PRC dans l'annuaire des acteurs de la formation sur www.centre-inffo.fr.
Livrer de recevabilité
Une fois le choix de la certification effectué, il s'agit de retirer un livret de recevabilité auprès de l'établissement certificateur choisi. Ce dossier récapitule les formations suivies, le parcours professionnel (postes occupés, activités, niveau de responsabilité et moyens alloués, etc.). Il faut lui adjoindre un CV détaillé, une liste de preuves avec des pièces justificatives et une lettre de motivation. Il permettra de statuer sur les chances d'aboutir. Mais décrocher la recevabilité ne signifie pas que l'expérience sera validée in fine. Elle donne le feu vert à la constitution du dossier de validation.
Dossier de validation
À partir du livret de recevabilité, il va falloir expliciter les connaissances, les compétences acquises par l'expérience en relation avec le diplôme ou le titre visé (dans le cas de la VAE dans l'enseignement supérieur, il suffit que les acquis justifient “en tout ou partie des connaissances et des aptitudes exigées pour l'obtention du diplôme"). C'est l'objet du dossier ou “livret 2" de validation des acquis, qui présente et valorise les compétences et expériences, décrit les activités en les illustrant d'exemples et de réalisations concrètes pour permettre au jury d'apprécier leur maîtrise réelle. Le contenu est fixé par l'organisme certificateur. Celui-ci peut proposer un accompagnement qui consiste en une aide méthodologique à la constitution du dossier, la préparation à la soutenance devant le jury et, le cas échéant, l'entrainement à des mises en situations professionnelles, dans le cas, par exemple, des CQP. Normalement facultatif, il est parfois obligatoire. Il a un coût, qui diffère selon les organismes certificateurs.
Présentation devant le jury
Le jury de validation est composé d'au mois un quart de représentants qualifiés des professions (moitié employeurs, moitié salariés), ou, dans le cas de validation dans l'enseignement supérieur, d'une majorité d'enseignants chercheurs, membres des jurys du diplôme concerné, ou une émanation de ceux-ci sous leur contrôle. L'entretien se fait sur la base du dossier de validation du candidat et du référentiel du titre, diplôme ou certification recherchée. Le but de cet oral est d'obtenir des précisions, de vérifier la véracité des écrits et d'en évaluer la cohérence avec ce qui est exprimé à l'oral.
Le jury peut prononcer un refus d'attribution de la certification (ce qui est rare, car le livret de recevabilité établit un prérequis), une validation totale (auquel cas il attribuera le diplôme, le titre ou la certification) ou une validation partielle.
Dans ce cas, il précise quelles sont les compétences ou connaissances à soumettre à la validation dans les cinq ans. Dans l'enseignement supérieur, le jury précise la nature des connaissances et aptitudes devant être contrôlées à nouveau, mais ne fixe pas de délai pour leur validation. Le jury étant souverain, les contestations n'ont aucune chance d'aboutir.
Financement de la VAE
Plusieurs solutions existent pour financer la VAE et l'éventuel accompagnement qui donnera plus de chance à la réalisation du projet. La VAE fait partie du champ
de la formation professionnelle continue et peut donc être financée à ce titre.
Salariés
Le financement peut être pris en charge :
par l'employeur, dans le cadre du plan de formation (sont imputables les frais de constitution et
d'accompagnement du dossier de validation, mais
pas l'accompagnement au livret de recevabilité) ;
par l'employeur dans le cadre du Dif accepté par ses soins ;
par l'Opca dans le cadre d'un Dif si l'action de VAE est jugée prioritaire par la branche ;
par un Opacif (prise en charge totale ou partielle) dans le cas d'un congé VAE, accordé au salarié. L'organisme collecteur maintiendra sa rémunération à concurrence
de 24 heures.
Demandeurs d'emploi
Par la Région (divers dispositifs appelés “chéquier VAE" ou “Pass VAE" ou encore “Passeport VAE" ;
par Pôle emploi, qui peut couvrir les frais d'inscription, d'accompagnement, de validation et de formation
complémentaire en cas de validation partielle ;
par l'Opca de l'ex-employeur (portabilité des droits acquis de Dif non utilisés) ;
par l'Opacif, pour les anciens titulaires d'un CDD.
Non salariés
Les fonctionnaires d'État, territoriaux et hospitaliers
ne verront leurs frais pris en charge, en tout ou en partie, que si la VAE est à l'initiative de leur administration.
Ils bénéficient d'un congé VAE (pouvant être pris
en charge, en tout ou en partie, par le CNFPT pour les territoriaux et par l'ANFH pour les hospitaliers) et peuvent faire valoir leur Dif pour la financer.
Les non salariés sont pris en charge par leur Fonds d'assurance formation, à condition d'être à jour de leurs cotisations.
Notes
1. | ↑ | Liste des PRC dans l'annuaire des acteurs de la formation sur www.centre-inffo.fr. |