Quels changements dans la formation professionnelle depuis l'Université d'hiver de 2010 ?

Par - Le 01 février 2012.

Depuis la dernière Université d'hiver organisée en 2010, le monde de la formation professionnelle aura connu un nombre non négligeable de réformes et de nouveautés, parmi lesquelles la mise en place du Fonds paritaire de sécurisation des parcours professionnels (FPSPP), la réforme des Opca aboutie début 2012, la mise en place du service public de l'orientation (incluant le déploiement d'outils tels que le portail Orientation pour tous ou le numéro de téléphone dédié), la création de la “Bibliothèque nationale de l'offre de formation", ou encore la signature de nombreux CPRDF.

“Les réformes de la formation professionnelle auront donné naissance à soixante-cinq textes réglementaires au cours de ces vingt derniers mois, sans oublier la quasi-centaine de Com [conventions d'objectifs et de moyens] signés, ou la mise en place du service dématérialisé de l'orientation", a indiqué Marie Morel, sous-directrice des politiques de formation et de contrôle au sein de la DGEFP. Deux années qui auront toutefois vu la réorientation de certains budgets de la formation professionnelle “en direction des jeunes, ou des demandeurs d'emploi, mais aussi des alternants, afin de lever les freins à leur embauche", a-t-elle ajouté. Deux années de réforme également destinées à “fluidifier les pratiques" de la formation professionnelle en permettant, par exemple, aux Opca “de sortir de leur rôle de collecteurs-payeurs".

Quant à la mise en œuvre des politiques de préparation opérationnelle à l'emploi, “auxquelles peu croyaient", elles auront eu, aux yeux de Marie Morel, une première conséquence positive : “Jamais les Opca et Pôle emploi ne se sont autant parlé !", a-t-elle estimé, considérant que “la qualité des acteurs contribue à la qualité des partenariats".

Ces deux années auront-elles permis aux acteurs de la formation professionnelle de “sortir du cadre", comme les y invitait le slogan de cette 12e Université d'hiver ? Pour Marie Morel, la réponse est oui : “Les partenaires sociaux ont été les premiers à sortir de ce cadre, notamment au travers de leurs efforts sur l'alternance ou la sécurisation des parcours." Toutefois, selon la sous-directrice de la DGEFP, “sortir du cadre" n'implique pas de le nier.

Et la représentante de l'État d'expliquer : “Dépasser le cadre ne signifie pas l'absence de règles, et l'État doit s'engager à ce que les dispositions légales soient suivies d'actions et que les engagements pris soient tenus. L'emploi et la
formation demeurent en tête de ses préoccupations." La mission de réflexion confiée à Gérard Larcher le 18 janvier dernier s'inscrit dans cet objectif.